La croissance de l'industrie du courtage à escompte a changé la façon de faire d'un grand nombre d'investisseurs depuis quelques années. Pour plusieurs, plus besoin de faire appel à un conseiller financier, car toute l'information et tous les outils nécessaires à une bonne gestion de portefeuille sont maintenant offerts en ligne. Parmi ces outils, le compte sur marge, en cinq mots.

Fonctionnement

Ce type de compte qu'offrent tous les courtiers, autant à escompte que de plein exercice, permet à l'investisseur d'emprunter de l'argent à son courtier. La mécanique est simple. Vous détenez des titres dans un compte, telles des actions ou des obligations. Le courtier est alors disposé à vous faire une avance de fonds égale à un certain pourcentage de la valeur de ces actifs, ce qui vous permet d'acheter plus de titres. L'emprunt maximal varie selon le type de produit et sa valeur marchande.

Risque

Évidemment, l'opération comporte un effet de levier, ce qui n'est pas pour tous. Le compte sur marge s'adresse à l'investisseur qui a une bonne tolérance au risque, une bonne connaissance des marchés et qui est à l'aise financièrement, explique Robert Girard, directeur principal du développement des affaires de Banque Nationale Courtage direct (BNCD). «L'effet de levier, lorsqu'il est bien utilisé, permet d'avoir une plus grande exposition dans le marché et d'optimiser le rendement du portefeuille», dit-il. Les critères d'admissibilité sont généralement minimaux. Par exemple, BNCD exige un revenu annuel d'au moins 35 000$, un avoir net de 10 000$ et un rapport satisfaisant du bureau de crédit.

Combien?

L'avance de fonds que le courtier sera disposé à faire sur les comptes sur marge dépendra des titres qui sont détenus. L'avance maximale pourra atteindre jusqu'à 95% si les titres détenus sont des obligations gouvernementales. Elle pourra varier de 50% à 70% s'il s'agit d'actions, selon la qualité et la volatilité de celles-ci. Le cours de l'action doit être d'au moins 2$. Par exemple, vous achetez 1000 actions de la société ABC à 10$, soit un débours de 10 000$. Supposons que le titre soit marginable à 50%. Le courtier est donc disposé à vous prêter 5000$, et vous n'avez qu'à débourser 5000$. L'impact sur le rendement pourrait être important. Si le titre s'apprécie jusqu'à 12$, vous réaliserez un profit de 2000$ sur un investissement de 5000$, soit 40%, au lieu de 20% (2000$ sur 10 000$).

Appels de marge

Si le prix de l'action baisse, vous ferez face à un appel de marge et aurez à fournir de nouveaux capitaux afin de ne pas excéder votre capacité d'emprunt sur le titre. Pour éviter que l'investisseur ne tombe en appel de marge à la moindre baisse du marché, le courtier exige généralement un coussin de sécurité, indique Robert Girard. Dans notre exemple, il serait sage de couvrir 6000$ et de n'emprunter que 4000$. Si le titre baisse à 8$, vous n'aurez pas à faire face à un appel de marge, car l'emprunt n'excédera pas 50% de la valeur de l'investissement. Si la baisse était toutefois plus forte, vous devriez répondre à l'appel de marge en déposant de l'argent dans le compte, en déposant des titres ou en vendant des titres détenus.

Avantages

Parmi les avantages du compte sur marge, il y a bien sûr l'effet de levier, qui permet d'avoir une plus grande exposition sur le marché et donc de maximiser le rendement. Il donne aussi beaucoup de flexibilité à l'investisseur. D'abord, les fonds sont disponibles en tout temps, ce qui permet de profiter rapidement des bonnes occasions. De plus, la marge disponible peut servir de fonds d'urgence pour les dépenses imprévues ainsi que pour certaines opérations, comme un emprunt REER ou un prêt-auto. Enfin, le taux d'intérêt est généralement avantageux, et les intérêts payés peuvent parfois être déductibles des revenus imposables.