Salaberry-de-Valleyfield a obtenu le prix Culture et développement du réseau Les Arts et la Ville le mois dernier pour l'aménagement du Musée de société (MUSO) des Deux-Rives.

Le MUSO existe depuis 31 ans, mais c'est cette année qu'il a enfin eu son lieu physique. Et pas n'importe lequel.

«Après de longues démarches, nous avons finalement obtenu une des plus vieilles églises de Salaberry-de-Valleyfield. Elle date de 1882», affirme Annabelle Laliberté, directrice du MUSO.

Ce prix du réseau Les Arts et la Ville est décerné à une municipalité où une réalisation culturelle se distingue par son apport au développement de la collectivité.

«L'aménagement du MUSO a permis une belle récupération d'un édifice patrimonial. C'est une super belle église et un bel usage aussi. Le projet a été réalisé en respectant l'enveloppe budgétaire de 1 million. On a restauré l'église et le centre communautaire voisin qui date de 1912, et on a fait un complexe muséal avec ces deux bâtiments», explique Mme Laliberté qui précise aussi que le MUSO est l'un des rares musées de la région ouverts à l'année.

Une ville d'histoire

Quatre espaces d'exposition majeurs ont été créés dans ce nouveau lieu.

«Nous sommes un musée de société, et le thème principal que nous abordons est l'industrialisation. Salaberry-de-Valleyfield est une ville qui est née de l'industrie. Notre église est d'ailleurs située dans le quartier des boss de l'époque, le quartier des Anglais», raconte Annabelle Laliberté.

«Dès 1874 et jusqu'à près de 1930, Salaberry-de-Valleyfield était la sixième ville en importance au Québec, indique Denis Lapointe, maire de la ville. On était très actifs dans l'industrie de la guerre, notamment dans la production de poudre à canon.»

Le MUSO organise des circuits à pied dans la ville pour faire découvrir aux gens les vestiges de cette période.

«La ville est vraiment riche en histoire. Il y a des noms anglais un peu partout et plein de traces du passé, mais plusieurs visiteurs ne connaissent pas l'histoire de Salaberry-de-Valleyfield», explique Annabelle Laliberté.

Le passé et le présent

Le MUSO s'intéresse aussi à la modernité.

«Par exemple, une exposition sur le graffiti vient de se terminer. Parce qu'aujourd'hui, lorsqu'on a des vestiges d'usines, les graffiti viennent avec!», explique la directrice.

Depuis hier, le MUSO présente l'exposition Faire du temps ou faire du sens? avec la photographe Christiane Cadieux.

«Elle porte un regard social sur ce qui nous entoure dans le quotidien. C'est de l'art actuel. Cela fait partie de notre mandat aussi de laisser de la place aux artistes professionnels d'aujourd'hui qui s'expriment sur ce qui se passe dans notre société», explique Annabelle Laliberté.

Cet automne, le MUSO présentera une exposition sur la vie dans les quartiers ouvriers.

«L'exposition abordera le type d'architecture et à travers ça, comment la ville a évolué. Il y aura donc de la place pour la vie actuelle», précise Mme Laliberté.

Le MUSO a aussi la particularité de mettre en valeur le patrimoine immatériel.

«Nous enregistrons les gens qui nous racontent comment c'était à l'époque et on intègre cela à nos expositions, ajoute Mme Laliberté. Nous recueillons aussi des photos. Nous essayons d'impliquer les citoyens dans nos activités.»

Le MUSO n'a pas encore terminé sa première année dans son propre espace, mais la direction souhaite accueillir en moyenne 8000 visiteurs annuellement.

«Ça progresse, précise Mme Laliberté. Nous sommes d'ailleurs en train de préparer plusieurs événements. À la fin du mois de septembre, nous proposerons des activités autour des Journées de la culture, et pendant tout le mois d'octobre, nous proposerons des activités pour célébrer notre premier anniversaire.»