Lancé au Québec il y a 20 ans, le concept des grappes industrielles est plus actuel que jamais.

Pour preuve, ces deux dernières années, 15 nouvelles entreprises environnementales (cleantechs) se sont implantées à Sherbrooke. Hasard? Que non!

C'est que Sherbrooke a adopté l'approche par grappes, ou par secteurs clés, pour son développement économique.

«On commence par faire le bilan de ce qui existe déjà, explique Pierre Bélanger, DG de Sherbrooke Innopole. Il faut un noyau d'innovation, de recherche, d'idées, souvent l'université ou des instituts de recherche.»

Surtout, on sort du moule habituel de la construction du parc industriel avec ses bonbons fiscaux. On ne se contente plus de fournir la structure d'accueil, on mise sur la croissance organique des secteurs-clés.

«Le développement économique passe désormais par la mise en valeur des idées pour créer une communauté économique nouvelle fondée sur la recherche et la formation», résume M. Bélanger. Il y a donc deux principes fondamentaux: innovation et collaboration.

À Québec, la stratégie ACCOR, variante de la stratégie de développement par grappes, commence à porter ses fruits.

«Nous avons identifié les technologies de l'information et de la communication, les sciences de la vie, la transformation alimentaire et le monde financier comme secteurs-clés, et la diversification économique comme objectif premier», souligne Carl Viel, PDG de Québec International.

Des résultats? En 1995, 43% des employés de la grande région de la Capitale-Nationale travaillaient pour l'État. C'est 34%, 15 ans plus tard. Et entre 2005 et 2010, 60% des emplois créés le furent dans les quatre secteurs identifiés.