Goldcorp et sa filiale Mines Opinaca sont en voie de faire de leur gisement d'or Éléonore la plus grosse mine d'or souterraine du Canada, a appris La Presse.
Selon nos informations, Goldcorp prépare les plans d'une gigantesque exploitation souterraine à la Baie James. La production démarrerait à 3500 tonnes par jour (330 000 onces d'or par année) vers 2015 puis atteindrait 7500 tonnes par jour vers 2017 pour une production annuelle de 850 000 onces d'or.
Son coût de construction dépasserait le milliard de dollars.
Cette production annuelle serait plus élevée que celle de Red Lake, de Goldcorp, en Ontario, qui est actuellement la plus grosse mine d'or du Canada.
Au moment de mettre sous presse, Goldcorp n'avait pas fait de commentaires officiels. La société annoncera d'ici la fin de l'année les résultats de la révision de son étude de préfaisabilité sur Éléonore.
Nous avons également appris que d'autres découvertes ont été réalisées sur la propriété Éléonore et que les ressources, déjà importantes à 9,4 millions d'onces d'or, seront augmentées.
Goldcorp a aussi demandé et obtenu des permis pour amorcer au printemps prochain la construction d'une route permanente de 60 km. Ce tronçon reliera le complexe minier à la route principale de la Baie James, près de la centrale Sarcelle.
André Gaumond, président de Mines Virginia, se réjouit de l'envergure d'Éléonore, mais n'est pas surpris.
Virginia a découvert Éléonore puis l'a vendue 500 millions US à Goldcorp en 2006. Mais elle a gardé une redevance qui peut aller jusqu'à 3,5% de l'or produit.
«J'ai dit souvent qu'Elenore allait devenir la plus grosse mine d'or du Québec et c'est ce qui va arriver», souligne M. Gaumond.
Même après Éléonore, Virginia demeure la reine de l'exploration de la Baie James. Avec son fonds de roulement de 42 millions et les fonds de ses partenaires, Virginia a investi 13 millions en exploration en 2010 et prévoit d'augmenter la mise à 15 millions l'an prochain.
Son fonds de roulement n'a presque pas bougé grâce à un financement accréditif, à 12,50$ l'action.
Cinq projets
M. Gaumond met l'accent sur l'exploration de l'or dans cinq projets principaux à la Baie James qui ont tous produit des indices significatifs cette année.
Les trois principales sont les propriétés Poste Le Moyne, Lac Pau et Wabamisk. Située au sud d'Éléonore, Wabamisk a donné des résultats de forage allant jusqu'à 43 grammes d'or sur 4 mètres.
Pour Jean-Marc Lulin, président d'Exploration Azimut, la mine Éléonore aura un impact important non seulement pour l'or, mais aussi pour divers autres métaux en attirant l'attention des capitaux mondiaux.
«Éléonore, c'est l'élément fondateur du futur camp minier de la Baie James. Nous allons entrer dans une logique de découverte comme celle qui a eu lieu en Abitibi», a dit M. Lulin.
Azimut, qui se spécialise dans la génération de projets pour d'autres sociétés, a plusieurs projets conjoints autour de la découverte, dont ceux avec Goldcorp, Mines Aurizon - qui est le deuxième grand producteur à entrer à la Baie-James -, et Everton Resources.
Beaucoup plus au nord, au Nunavut, Azimut et Aurizon ont mis au jour plusieurs indices de métaux usuels sur la propriété Rex sud. Du tungstène a aussi été découvert dans cette région.
Le Nord-du-Québec, incluant la Baie James, a attiré près de 55% des dépenses d'exploration et de mise en valeur de toute la province en 2008, selon le ministère des Ressources naturelles.