Vélomtek s’apprête à mettre les pneus aux États-Unis. L’intention est d’autant plus surprenante que le fabricant de vélos tricycles carénés à assistance électrique effleure à peine le marché canadien.

Pour dire vrai, le fait que l’entreprise roule toujours est déjà un exploit à mettre au crédit de son président fondateur François Garneau.

L’ingénieur a commencé à concevoir son propre vélomobile au milieu des années 2010, dans le garage de sa résidence de Belœil.

Les vélomobiles, contraction de vélo et automobile, sont des tricycles à position assise, fermés par une carrosserie et mus à la force du mollet, lequel mollet étant le plus souvent assisté par un moteur électrique. Surtout populaires en Europe, ils adoptent généralement la forme d’une Formule 1 des années 1950 qui aurait avalé ses roues.

François Garneau a fondé Vélomtek en 2016 pour achever la mise au point de son petit véhicule et en lancer la production.

Demi-tour

Quand la rubrique PME Innovation de La Presse lui a consacré un article, en octobre 2019, l’entrepreneur venait de vendre un premier vélomobile à un résidant d’Ottawa.

« Ce modèle-là, j’en ai fabriqué au total cinq, dont le premier qui était un prototype et trois autres qui ont été vendus à des clients », raconte-t-il trois ans et demi plus tard.

Le vélomobile Vélomtek montrait au départ une roue directrice à l’avant et deux roues à l’arrière. Il a fait depuis un tête-à-queue.

À l’inverse, le nouveau modèle VT1 possède deux roues directrices à l’avant et une roue assistée électriquement à l’arrière.

Ce renversement de situation était une question de survie. Pas celle du pilote, mais celle de l’entreprise.

Son modèle initial avait attiré l’attention dans les foires et salons où François Garneau l’avait présenté, mais « entre la curiosité et la prise de commande, il y a souvent un écart important », constate-t-il. Ses concurrents européens plaçaient pour leur part deux roues à l’avant. « Je me suis dit : “ Bon, je vais commencer à développer un nouveau concept et je vais voir quel est l’intérêt. » »

Les abonnés à son infolettre lui ont confirmé qu’ils seraient davantage enclins à se procurer un vélomobile avec cette configuration.

Elle nécessitait toutefois une refonte quasi complète de son véhicule. Le premier prototype caréné et fonctionnel a été terminé à l’été 2021.

« À l’automne 2021, l’entreprise était encore dans mon domicile, et pour aller plus loin, il fallait que j’emménage dans quelque chose de plus grand, relate-t-il. Et mieux aménagé. »

C’est alors qu’il a rencontré son partenaire d’affaires Pierre Mousseau, « investisseur, comptable », mais surtout « amateur de vélomobile, parce qu’il en possède un ».

Tout s’est bousculé : il a quitté son emploi à la fin de 2021 pour se consacrer entièrement à son entreprise et il a trouvé un local de 4500 pi⁠2 dans le parc industriel de Belœil.

L’embauche de deux personnes à temps plein et une autre à temps partiel lui a permis d’achever l’assemblage d’un modèle de préproduction durant l’été 2022.

Les pièces de carrosserie en matériaux composites sont moulées, découpées et peintes dans l’usine de Vélomtek. L’usinage et la soudure des pièces métalliques sont effectués par des sous-traitants locaux.

Le premier modèle de production a été livré en novembre à un client de Québec, qui y a monté des pneus à crampons pour le tester en hiver. Un autre vient d’être livré à Vancouver.

Des vidéos sur son site web et sur Facebook ont attiré de nouveaux abonnés à son infolettre, tant au Canada qu’aux États-Unis.

« À la fin de 2022, on avait pas mal d’intérêt du côté américain, et on a dit : on va se préparer à vendre nos produits aux États-Unis. »

Il achève toutes les démarches réglementaires nécessaires.

« Avec le printemps qui approche, on veut faire un petit blitz de promotion. »

Il faut notamment mieux faire connaître le principe.

Un véhicule d’avenir

Le VT1 est constitué d’une coque en fibres de carbone, rigide et légère, à l’intérieur de laquelle est fixé un cadre en aluminium soudé. Il accueille la direction à deux leviers, le pédalier, le siège, le système d’entraînement, et à l’arrière, le moteur-roue électrique et sa batterie.

L’accès se fait par un capot relevable, sur lequel peut être installée une verrière intégrale qui permet de rouler sous les intempéries.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

L’accès se fait par un capot relevable, sur lequel peut être installée une verrière intégrale qui permet de rouler sous les intempéries.

Catégorisé comme vélo, il peut circuler en bordure des voies publiques et sur les pistes cyclables.

« C’est sûr qu’on peut rouler à des vitesses de 40 ou 50 km/h, mais il est d’abord conçu pour être ergonomique, fonctionnel et sécuritaire dans des déplacements davantage urbains », explique François Garneau.

Sa batterie procure une autonomie de près de 120 kilomètres et coûte environ 10 cents à recharger, fait-il valoir.

Son prix n’est pas à la portée de toutes les bourses, reconnaît-il, mais il se compare avantageusement à celui des concurrents européens. « Livré à la porte du client, on parle de 13 000 $ à 15 000 $. Nous, on offre une solution qui peut être autour de 11 000 $ ou 12 000 $. »

C’est un véhicule d’avenir, soutient-il, à l’heure de la réduction des gaz à effet de serre et du développement durable. « On croit qu’on est dans un secteur en émergence, et l’autre avantage, c’est qu’on est les seuls au Canada à faire ça. »

Mais la route n’est pas exempte de cahots : il doit peaufiner les méthodes de fabrication, trouver de nouveaux employés, et garnir un carnet de commandes qui lui permettrait de porter la cadence de production à un véhicule toutes les deux semaines.

Avec la nouvelle configuration, « on est très confiants qu’on a un produit qui va être davantage recherché », prononce-t-il.

« Si le marché canadien tarde un peu à arriver, les Américains vont peut-être prendre la place avant. C’est un peu comme ça qu’on voit les choses. »

Les prochaines commandes lui donneront l’impulsion de départ : « C’est de partir la roue. »

Les trois, en fait.

4 + 4 égale 8 x 8

Non, 8 x 8 ne font pas 64. Il s’agit ici du nouveau Fat Truck 8X8, un véhicule tout terrain à huit (très grosses) roues dont Zeal Motor vient de lancer la production.

L’entreprise de Bromont fabrique des véhicules amphibies à cabines fermées munis de quatre roues motrices, chacune quasi haute comme un homme, pour des interventions lointaines en terrain difficile.

Ils servent par exemple à l’inspection de lignes électriques ou d’oléoducs.

PHOTO FOURNIE PAR ZEAL MOTOR

Le nouveau Fat Truck 8X8 de Zeal Motor est un véhicule amphibie tout terrain qui associe un tracteur à cabine fermée et une remorque.

Son dernier-né associe ce tracteur à une remorque munie du même train de quatre pneus, l’addition de l’un et l’autre donnant la multiplication citée en introduction.

La remorque est offerte en deux modèles, une cabine fermée pour le transport de 16 travailleurs et une plateforme pour de l’équipement ou de la machinerie.

« Seul le Fat Truck possède l’avantage de se déplacer à plus de 40 km/h sur terre, 5 km/h sur l’eau et de monter des pentes boueuses de plus de 75 % tout en rencontrant les plus hauts standards de sécurité », a fait valoir par communiqué Amine Khimjee, vice-président aux ventes et au marketing de Zeal Motor.

Sur la base du Fat Truck, deux véhicules militaires autonomes ont été développés en partenariat avec Rheinmetall Canada. Des essais avec un de ces véhicules seront effectués sous peu avec les troupes de l’OTAN dans le nord de la Finlande.

Zeal Motor est actuellement en mesure de produire deux véhicules par semaine, a précisé l’entreprise par courriel. La construction d’une nouvelle usine à Cowansville sera achevée sous peu. Les investissements pour ces projets totalisent 7,5 millions de dollars.

PHOTO FOURNIE PAR DÉFI-ÉVASION

Dave Welsh et Véronique Girard, cofondateurs de Défi-Évasion

Défi-Évasion perce la frontière

Défi-Évasion veut franchir la frontière.

L’entreprise québécoise spécialisée dans les jeux d’évasion et les énigmes lance une nouvelle entreprise nommée MindOpus, une façon de se déguiser pour mieux prendre la clé des champs.

L’entreprise distribuera au Canada anglais et aux États-Unis les jeux d’énigmes en ligne créés par Défi-Évasion.

Fondée il y a huit ans, Défi-Évasion s’est d’abord spécialisée dans les jeux d’évasion en salle. Des versions mobiles avec remorques ont bientôt suivi. L’entreprise compte maintenant 50 employés.

La pandémie a forcé Défi-Évasion à faire appel à toute sa débrouillardise pour échapper au confinement. Elle a créé une plateforme de jeux d’énigmes en ligne sur laquelle 50 défis intellectuels ont été créés depuis 2022.

Ce sont ces jeux, et les prochains, qui seront proposés au Canada anglais et aux États-Unis par MindOpus.

Pour relever son défi invasion, Défi-Évasion a fait appel à une équipe de traducteurs, à l’agence Effet Monstre pour le volet web et à la Banque de développement du Canada pour l’accompagnement stratégique.

Le nom MindOpus est une énigme en soi : c’est la contraction de « mind », esprit, et « octopus », pieuvre, en raison de sa mémoire et de son intelligence. Et peut-être aussi des projets tentaculaires de Défi-Évasion.

PHOTO FOURNIE PAR TORC ROBOTICS

Le président d’Algolux, Allan Benchetrit, et celui de Torc Robotics, Peter Vaughan Schmidt

Algolux acquise par une filiale de Daimler Truck

On ne l’avait pas venu venir. La québécoise Algolux, experte en vision par ordinateur et en apprentissage automatique, est acquise par Torc Robotics, une filiale indépendante de Daimler Truck AG.

Spécialisée dans les technologies et logiciels pour véhicules à conduite autonome, Torc Robotics était particulièrement intéressée par la propriété intellectuelle d’Algolux, qui s’appuie sur des recherches à l’intersection de l’apprentissage profond, de la vision par ordinateur et de l’imagerie informatique.

Ses solutions de vision par ordinateur et d’optimisation d’images s’attaquent au problème de la sécurité des systèmes d’aide à la conduite et des véhicules autonomes.

Leurs routes s’étaient déjà croisées : établie en Virginie, Torc travaillait déjà avec Algolux depuis plus d’un an.

Algolux figurait sur la liste CB Insights AI 100 des jeunes pousses d’intelligence artificielle les plus innovantes au monde en 2021.

Son siège social se trouve à Montréal, avec des bureaux à Palo Alto et à Munich.

LE CHIFFRE

1er

La chaîne de restaurants de déjeuner et dîner Ben & Florentine a inauguré à Halifax son premier établissement dans les Maritimes. L’entreprise, qui a ouvert 60 restaurants en moins de neuf ans, faisait déjà recette en Ontario depuis 2012 et à Winnipeg depuis 2016.