L’innovation : une plateforme, ELIA, est destinée au travail hybride et permet aux employés de réserver leur espace au bureau et de prendre connaissance des réservations de leurs collègues. Les gestionnaires disposent quant à eux d’un tableau de bord et de capteurs permettant de compiler les statistiques de présence.

Qui ?

En 2015, quatre étudiants au baccalauréat en génie physique à l’Université Laval se lient d’amitié et cherchent un projet d’entreprise à fonder. Ce sera chose faite en 2018 avec la fondation de GPHY (contraction de « génie physique »), qui regroupe Myrik Hervieux-Gaudreau, Pier-Etienne Lehoux, Hubert Audet et Anthony Blais. Ce dernier en est aujourd’hui le PDG. « On voulait démocratiser les technologies, faciliter leur intégration dans l’organisation du travail », explique-t-il en entrevue. La pandémie a bouleversé les plans, mais a donné naissance à une autre formule plus pertinente, axée sur la gestion du travail en mode hybride, entre le bureau et la maison. GPHY compte aujourd’hui 16 employés dans ses locaux de Québec, ainsi que 6 autres travaillant pour un sous-traitant.

Le produit

Le cœur de l’offre de GPHY est une plateforme logicielle appelée ELIA, offerte sur mobile et sur le web. Elle s’adresse à des entreprises permettant le travail hybride, dans des espaces de bureaux qui ne sont pas toujours attribués au même employé.

L’entreprise cliente établit un plan des lieux, bureaux et salles de réunion, et l’employé en télétravail peut effectuer ses réservations. Il choisit son espace selon ses critères – espace ouvert ou clos, fenêtre à proximité – et les disponibilités affichées. S’il l’accepte, ses collègues pourront ensuite voir ses choix. Le gestionnaire, lui, a accès à un tableau de bord donnant le détail de l’utilisation des espaces selon les heures et les journées. Pour une plus grande précision, on peut ajouter à cette plateforme des capteurs appelés ELIA Spot, placés sous le bureau et qui confirment en temps réel l’occupation de l’espace.

Il y a des gens qui font ça avec Excel ou Outlook, mais ce ne sont pas les solutions les plus efficaces. Le modèle traditionnel, avec un bureau assigné cinq jours par semaine, ce ne sera plus ça ; 70 % des entreprises veulent accommoder leurs employés pour le travail hybride et c’est ce que la grande majorité des gens veulent.

Anthony Blais, cofondateur et PDG de GPHY

Lancée en juillet 2022, ELIA compte « entre 10 et 15 clients au Québec », précise le PDG. La facturation est faite selon le nombre d’employés et l’utilisation. « Une PME de 50 employés, c’est environ 3000 $ par année. »

ELIA est plus qu’un logiciel pour comptabiliser les présences, insiste-t-il. « On laisse tout le temps la décision aux employés […] L’objectif n’est pas vraiment de les surveiller, mais d’offrir un outil pour améliorer leur expérience, faciliter la collaboration, l’adapter aux réels besoins. »

Il assure que les entreprises qui recourent à ELIA voient les présences au bureau augmenter de 20 %.

Les défis

Depuis sa fondation, GPHY a récolté 5 millions lors de rondes de financement. « Ça va nous aider : le financement dans une start-up, c’est tout le temps le nerf de la guerre », dit M. Blais.

Développer une nouvelle technologie a ses pièges, note le PDG : « Ce n’est jamais facile, on fait des erreurs au début. Et on passe trop de temps sur la technologie, pas assez sur les ventes et la commercialisation. »

L’avenir

L’objectif dans la prochaine année est de faire connaître GPHY et sa plateforme ELIA. « On croit qu’on a une solution qui peut aider les entreprises québécoises, mais aussi au Canada et aux États-Unis. C’est méconnu, les gens ne savent pas qu’il y a des solutions technologiques. »

On veut en outre améliorer la technologie en y ajoutant de nouvelles fonctions de recommandations basées sur l’intelligence artificielle, et en y intégrant des outils comme Microsoft Teams ou Slack. « On veut améliorer l’expérience de l’employé, pour qu’il puisse savoir quand ses collègues sont au bureau, pour faciliter la synchronisation des équipes. »