Lü, approuvé.

Avec l’acquisition de la firme française Marbotic, Lü vient d’écrire une nouvelle page de sa jeune histoire.

L’entreprise de Québec, qui a conçu en 2017 un système interactif d’apprentissage par l’activité physique pour l’école primaire, a acquis avec son partenaire belge Megaform une petite entreprise bordelaise qui affrontait ses créanciers devant le Tribunal de commerce. La québécoise et la française proposent toutes deux des systèmes d’apprentissage interactif.

Celui de Lü est interactif au sens large : c’est en s’activant physiquement que les élèves interagissent avec l’environnement immersif projeté par des caméras 3D sur un mur ou un écran.

Marbotic a pour sa part développé une application qui interagit avec des pièces en forme de lettres et de chiffres pour initier les enfants d’âge préscolaire à la lecture et au calcul.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

« C’est d’abord et avant tout un coup de cœur pour leurs produits, leur équipe et tout ce qu’ils ont fait dans les 10 dernières années », commente Vincent Routhier, président fondateur de Lü Aire de jeu interactive.

C’est aussi un élan du cœur qui l’avait incité à s’y intéresser. Par l’intermédiaire d’amis, il avait eu vent d’un appel au secours lancé en novembre par la présidente et fondatrice de Marbotic, Marie Mérouze, qui voulait assurer la survie de son entreprise aux portes de l’insolvabilité.

Elle avait fait paraître sur LinkedIn une vidéo où, à la sortie d’une rencontre avec son administrateur judiciaire, elle exprimait avec émotion son désarroi, assise devant la cathédrale Saint-André de Bordeaux, disant espérer l’arrivée d’un « nouveau capitaine » qui remettrait le navire à flot. ⁠1

« Elle ne pouvait pas concevoir que ce produit et cette aventure allaient s’arrêter, et elle était en mode « aidez-moi » », relate Vincent Routhier.

Un entretien téléphonique a rapidement été suivi d’une première visite à Bordeaux. « C’est vraiment dans une dynamique d’entrepreneur à entrepreneur, en voulant aider, écouter et voir ce qu’on pouvait faire pour faciliter la situation, que j’ai rencontré Marie. »

La transaction vient d’être conclue. « C’est une entente qui a été prise avec les créanciers de Marbotic et ses actionnaires dans un contexte de restructuration », décrit-il.

Mais le jeu en valait la chandelle, croit l’entrepreneur.

Une relance scolaire

Fondée en 2011 par Marie Mérouze, Marbotic a conçu un système d’apprentissage multisensoriel pour initier les enfants d’âge préscolaire à la lecture et à l’arithmétique. Il utilise des lettres et des chiffres en bois que l’enfant dépose sur l’écran d’une tablette électronique pour les faire interagir avec l’application ludique mise au point et brevetée par l’entreprise.

Marbotic a jusqu’ici vendu plus de 115 000 jeux dans 52 pays. Son application a été téléchargée à 5 millions de reprises.

Alors que Marbotic destinait d’abord son produit aux parents d’enfants de 3 à 7 ans, Vincent Routhier entrevoit dans les écoles primaires « un magnifique potentiel qui n’a pas encore été complètement développé ».

Au sein d’une petite famille, le jeu de Marbotic n’est utilisé que durant les deux ou trois années d’apprentissage préscolaire de l’enfant, tandis qu’une enseignante au premier cycle du primaire voit les petits utilisateurs se renouveler d’année en année.

« On pense qu’à travers le réseau de mise en marché qu’on a mis en place, il y a moyen de propulser ce produit-là dans le milieu scolaire. »

Cette propulsion sera soutenue par le distributeur belge Megaform, qui se consacre depuis plus de 30 ans aux produits éducatifs et qui distribue depuis 2018 le système de Lü sur le sol européen. Outre ce solide réseau, « on avait besoin de Megaform pour toute la partie financière, comptable et administrative de l’exploitation d’une société en Europe », souligne Vincent Routhier.

Une bonne année

Cette transaction intervient après une année 2022 déjà fertile. Lü avait annoncé en juin un financement de 1,25 million par Fondaction, qui devait notamment soutenir la fiévreuse croissance de l’entreprise. À peine six ans après sa fondation, ses systèmes sont déjà utilisés par plus de 1400 établissements scolaires dans 35 pays.

« On est passés de 25 à 60 personnes au courant des 12 derniers mois, constate Vincent Routhier. Le chiffre d’affaires a doublé. On pourrait dire que le vent souffle dans les voiles à plein régime. »

Il prévoit une synergie productive entre son équipe de Québec et les cinq employés de Marbotic qui font partie de la transition. « On va mettre la créativité de tout ce beau monde au service des futurs produits qu’on est en train de préparer. »

Jusqu’à présent, seul Vincent Routhier a rencontré les employés de Marbotic, qui devraient venir faire une première visite à Québec au cours des prochaines semaines.

« On a bien hâte d’accueillir toute l’équipe pour leur faire découvrir les joies de l’hiver », dit-il.

L’annonce de la transaction qui leur a été faite en visioconférence « s’est déroulée dans une tempête de neige qui les a fascinés à distance ! ».

Bref, ils ne sont pas en froid.

1. Voyez la vidéo de la fondatrice de Marbotic (en anglais)

SWTCH se branche à Bectrol

Le courant est passé entre la torontoise SWTCH Energy et la québécoise Bectrol. Le fournisseur de solutions de recharge pour véhicules électriques (VE) dans les immeubles de logements multiples a annoncé son partenariat avec l’intégrateur québécois de bornes de recharge pour VE, qui fera l’installation de ses systèmes. Il s’agit du premier partenariat majeur de SWTCH au Québec. L’entreprise a l’ambitieux objectif d’étendre dans toute la province ses infrastructures de recharge destinées aux locataires d’immeubles résidentiels. Sa plateforme de recharge et son système de gestion de l’énergie sont déjà compatibles avec le Circuit électrique d’Hydro-Québec. Fondée en 1979, Bectrol se spécialise dans l’automatisation industrielle et la fabrication de panneaux de contrôle. Depuis neuf ans, l’installation de projets de recharge de véhicules électriques s’est ajoutée à ses services. L’entreprise de Saint-Hyacinthe compte 90 employés.

PHOTO FOURNIE PAR SWTCH

Des liquidités pour De La Fontaine

De l’eau au moulin de De La Fontaine. Le fabricant sherbrookois de portes et chambranles en acier a obtenu un soutien financier de 4 millions de dollars. Survenant à un moment charnière, cette aide des gouvernements fédéral et provincial ouvre la porte à une automatisation majeure de sa production. Dans le cadre d’un projet de 11,5 millions, l’appui soutiendra l’acquisition d’équipements automatisés et numériques destinés principalement aux étapes de pliage et de découpe et à certaines phases de coupage et de collage. Grâce à ses délais de livraison très courts, le manufacturier de portes avait franchi depuis 10 ans le seuil de six régions américaines. Ses installations sherbrookoises peinaient cependant à répondre à la demande croissante. « Avec ces améliorations, nous pouvons augmenter notre capacité et ainsi continuer d’accroître notre présence en Amérique du Nord », a indiqué par communiqué le directeur de l’entreprise, l’affable Gabriel de La Fontaine. Fondée en 1968, l’entreprise familiale emploie plus de 200 personnes au siège social de Sherbrooke et plus d’une centaine d’autres dans ses six usines situées aux États-Unis.

À la sauce entrepreneuriale

IMAGE FOURNIE PAR ASIA SAUCE

Après Morille Québec et Canada Sauce, Simon-Pierre Murdock vient de réunir les ingrédients d’une nouvelle entreprise avec la création d’Asia Sauce. L’entrepreneur saguenéen a créé six concoctions inspirées d’autant de pays asiatiques : les sauces BBQ Coréen Gochujang (Corée), Egg Roll ananas (Chine), Satay aux arachides (Indonésie), Ketchup aux bananes (Philippines), Teriyaki aux champignons (Japon) et Sambal Oelek (Indonésie/Malaisie). Le prolifique et jeune entrepreneur avait fondé Morille Québec en 2008 et Canada Sauce en 2018, dont les ketchups, moutardes et relishs se sont depuis répandus dans les hot-dogs et les épiceries du Québec et de l’Ontario, y compris chez Costco. Ses sauces asiatiques sont fabriquées à Saguenay.

Le chiffre

380

Entre le 24 et le 27 janvier, près de 380 jeunes du secondaire ont visité des entreprises manufacturières à l’occasion de la deuxième édition de la Semaine du manufacturier. L’initiative de Manufacturiers et Exportateurs du Québec vise à mieux faire connaître le secteur et à faire valoir ses possibilités.