Voici une sélection, à partir des 16 questions posées à Gemini, des réponses les plus pertinentes… et des plus erronées.

Les bons coups

À quelle fréquence devrais-je rééquilibrer mes placements ?

La fréquence idéale pour rééquilibrer vos placements dépend de plusieurs facteurs, tels que votre horizon d’investissement, votre tolérance au risque et la performance de vos placements. [...] Si vous avez un horizon d’investissement à long terme (plus de 10 ans), vous pouvez rééquilibrer vos placements moins souvent, par exemple une fois par an. Si vous avez un horizon d’investissement plus court, vous devrez peut-être rééquilibrer vos placements plus souvent, par exemple tous les six mois ou même tous les trimestres. [...] ll est important de surveiller la performance de vos placements régulièrement et de rééquilibrer votre portefeuille si nécessaire. Vous pouvez le faire vous-même ou demander l’aide d’un planificateur financier.

Commentaires

Raphaël Hainault : « Excellente réponse. J’aurais toutefois ajouté comme facteur à considérer l’aspect fiscal des rééquilibrages. »

Benoit Chaurette : « Une réponse très correcte, tout à fait acceptable. »

Quel pourcentage devrais-je investir en actions ?

Le pourcentage dépend de plusieurs facteurs. Votre profil d’investisseur : êtes-vous prudent ou audacieux ? Votre horizon de placement : combien de temps comptez-vous laisser votre argent investi ? Vos objectifs financiers : de quoi avez-vous besoin pour votre retraite ou d’autres projets ? En règle générale, les actions sont plus risquées que les autres types d’investissements, mais elles ont également le potentiel de générer des rendements plus élevés.

Voici quelques conseils pour déterminer quel pourcentage de votre épargne investir en actions : si vous êtes prudent, commencez par investir un faible pourcentage, comme 10 % ou 20 %. Si vous êtes audacieux, vous pouvez investir un pourcentage plus élevé, comme 50 % ou 70 %. [...] Diversifiez votre portefeuille en investissant dans différents types d’actions et d’autres types d’investissements. Il est important de consulter un planificateur financier pour obtenir des conseils personnalisés sur votre situation.

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Raphaël Hainault : Réponse plutôt modérée et sensée. Par contre, je suis d’avis personnellement que même les investisseurs prudents devraient détenir une portion un peu plus élevée que 20 % d’actions dans leur portefeuille lorsque l’objectif est le long terme pour mieux diversifier leur risque, dont un que nous voyons poindre depuis 2022, soit le risque d’inflation.

Benoit Chaurette : Dans l’ensemble, c’est plutôt bien dirigé.

Quelle somme devrais-je épargner pour prendre ma retraite à 60 ans ?

La somme que vous devez épargner pour prendre votre retraite à 60 ans dépend de plusieurs facteurs. Votre revenu actuel : visez à épargner de 70 % à 80 % de votre revenu actuel pour maintenir votre niveau de vie à la retraite. Vos années de travail restantes : plus vous avez de temps avant la retraite, plus vous avez de temps pour épargner et moins vous avez besoin d’épargner chaque année. Vos objectifs de retraite : souhaitez-vous voyager, acheter une résidence secondaire ou simplement profiter de votre temps libre ? Vos objectifs influenceront la somme dont vous aurez besoin. Votre tolérance au risque : vous pouvez choisir d’investir votre épargne dans des produits plus ou moins risqués, ce qui affectera le rendement de votre investissement. [...]

Conseils pour épargner pour la retraite : Commencez à épargner le plus tôt possible. Fixez-vous un objectif d’épargne. Automatisez vos cotisations. Investissez votre épargne. Révisez régulièrement votre plan d’épargne.

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Benoit Chaurette : La réponse est relativement intéressante. Évidemment, dire qu’il faut « épargner de 70 % à 80 % de votre revenu actuel », le choix de mots n’est pas adéquat. Mais je ne serai pas hypercritique, ça a du sens.

Raphaël Hainault : C’est de façon générale, selon moi, une réponse très sensée. Bien entendu, il y a plusieurs subtilités avec lesquelles un planificateur jonglerait (régime de retraite, dettes, enfants à charge, etc.) pour moduler les épargnes à faire sur une vie, mais la réponse est plutôt logique et concise.

Les moins bons coups

À quel âge devrais-je prendre mes rentes RRQ et PSV ?

L’âge idéal pour prendre vos rentes de la Régie des rentes du Québec (RRQ) et la Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV) dépend de plusieurs facteurs [...] En général, il est conseillé de prendre votre rente RRQ à 65 ans. C’est l’âge auquel vous recevez le montant maximal. Si vous la prenez avant 65 ans, votre rente sera réduite. Vous pouvez la prendre jusqu’à 70 ans, mais elle sera augmentée de 0,5 % par mois de retard.

Pour la PSV, l’âge normal de la retraite est 65 ans. Vous pouvez la prendre dès 60 ans, mais elle sera réduite. Vous pouvez également la retarder jusqu’à 70 ans, et elle sera augmentée de 0,7 % par mois de retard.

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Benoit Chaurette : Par rapport à la PSV, il affirme qu’on peut la prendre dès 60 ans : c’est faux. Et « augmentée de 0,7 % par mois de retard », ça ne veut rien dire. C’est en fait 0,6 % de hausse par mois de report, ça n’a jamais changé. Je me demande comment l’outil arrive à ces données. C’est décevant, même dangereux à la limite.

Raphaël Hainault : Les généralités sont bonnes, mais Gemini fait des erreurs flagrantes sur certains points. La rente du Régime de rentes du Québec peut maintenant être reportée jusqu’à 72 ans. La PSV ne peut pas être demandée avant 65 ans. Encore une fois, l’aspect fiscal est ignoré.

Marie et Jean sont des conjoints de fait résidant au Québec. Marie choisit d’investir 10 000 $ provenant du compte bancaire conjoint dans les actions d’une grande entreprise américaine. Au cours de l’année, elle reçoit un dividende de 300 $ sur ces actions. Quel sera le traitement fiscal de ce dividende ?

Le dividende de 300 $ reçu par Marie sur ses actions d’une grande entreprise américaine est imposable à 50 % au Canada. [...] Revenu brut de dividende : 300 $. Appliquer la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis : le taux de retenue d’impôt à la source est de 15 %. Calculer l’impôt à payer au Canada : 50 % du revenu brut de dividende, moins le crédit d’impôt étranger pour la retenue d’impôt à la source.

Dans le cas de Marie, l’impôt à payer au Canada serait de 120 $. Il est important de noter que Marie peut avoir à payer des impôts supplémentaires aux États-Unis sur ses dividendes.

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Raphaël Hainault : Gemini fait ici preuve de laxisme dans sa réponse qui est somme toute erronée à bien des points de vue. Un dividende étranger est traité au Canada comme un revenu d’intérêt, donc imposable au taux d’imposition de l’individu et non pas à 50 %. En principe, si Marie n’est pas considérée comme une résidente américaine aux fins fiscales, il ne devrait pas y avoir d’impôt supplémentaire à payer aux États-Unis.

Benoit Chaurette : Il n’y a rien de bon dans la réponse ; c’est une série d’erreurs. Il est audacieux de conclure que l’impôt de Marie sera de 120 $, il n’a aucune idée de son revenu.

D’un point de vue financier, quelle planification une jeune Québécoise ayant d’excellents revenus et une bonne capacité d’épargne pourrait-elle mettre en place pour faciliter l’acquisition de sa première propriété ?

1. Établir un budget et un plan d’épargne. Déterminer ses objectifs financiers et le montant de la mise de fonds souhaitée. Créer un budget détaillé et s’y tenir rigoureusement pour maximiser l’épargne. Profiter des REER et CELI pour cotiser régulièrement et obtenir des avantages fiscaux. 2. Améliorer son pointage de crédit [...] 3. Se renseigner sur les programmes d’aide gouvernementale [...] 4. Déterminer sa capacité d’emprunt [...] : 5. Rester informée du marché immobilier [...].

En plus de ces points, une jeune Québécoise ayant d’excellents revenus et une bonne capacité d’épargne peut également : bénéficier des conseils d’un notaire et d’un courtier immobilier expérimentés, se constituer un réseau de contacts dans le domaine de l’immobilier et envisager l’achat d’une propriété en copropriété pour réduire les coûts d’entrée.

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Raphaël Hainault : Bien que la réponse fournisse des généralités qui sont bonnes, on fait fi de deux programmes très généreux offerts aux Québécois, soit le CELIAPP et le RAP. Je crois que c’est une omission importante d’un élément que tout bon planificateur financier aurait abordé avec sa cliente. Gemini ne fait pas mention non plus des mises de fonds, garanties hypothécaires, coûts d’emprunt et frais futurs (taxes, assurances, etc.) à prendre en compte avant d’investir en immobilier.

Benoit Chaurette : C’est très général. Ce n’est pas faux, mais les gens risquent de rester sur leur appétit.

Notre méthode

Nous avons d’abord choisi comme cobaye Gemini, qui s’est avéré en deux mois d’essais supérieur sur certains aspects à ChatGPT. Ses réponses sont souvent plus précises et mieux présentées.

Les 16 questions présentées le 10 avril dernier couvraient un large éventail de sujets, de l’utilité des cartes de crédit aux conseils d’investissement en passant par des recommandations pour la retraite ou d’achat immobilier, ou sur la santé financière globale.

Afin de pouvoir les reproduire dans nos pages, nous avons demandé à Gemini de limiter ses réponses à 100 mots, ce qui est peu, il faut en convenir, pour certains sujets complexes.