Il existe maintenant bien des façons d’éviter les factures cellulaires astronomiques à l’étranger. De la plus économique à la plus simple, de l’achat d’une carte SIM à l’aéroport au forfait itinérance de votre fournisseur, voici un survol des possibilités.

Garder son fournisseur

Plutôt ruineux il y a deux décennies, les forfaits d’itinérance offerts par les fournisseurs se sont passablement assagis avec le temps. Essentiellement, dans la formule la plus répandue, l’utilisateur conserve le forfait cellulaire qu’il utilise au Québec ou au Canada, mais celui-ci s’applique aux États-Unis et à l’international. Si, par exemple, vous aviez une limite de 10 Go de données, appels et textos illimités ici, vous aurez la même limite à l’étranger, moyennant une surcharge quotidienne. Un coup de fil, une visite sur le site web ou sur l’application suffit.

Grand voyageur, Steve Marcotte, directeur de l’agence Voyages Terre et Monde, préfère cette option. « Moi, je la prends tout le temps. J’adore, je l’ai fait pour plusieurs villes d’Europe. Beaucoup de voyageurs ne veulent pas se casser la tête. »

Les fournisseurs canadiens offrent deux tarifs : un pour les États-Unis et un pour la vaste majorité du reste du monde. Certaines destinations, notamment l’Angola, la Libye, le Zimbabwe et le Turkménistan, ne sont pas admissibles ; les communications sont alors facturées à l’utilisation. Elles peuvent par exemple atteindre, pour l’Angola, les sommes faramineuses de 4 $ la minute et 16 $ le Mo.

Le forfait « itinérance » s’active pour une journée complète dès que le téléphone tente de se connecter à un réseau cellulaire à l’étranger. Les appels entrants provenant du Canada font partie du forfait, de même que les appels sortants dans le pays visité ou vers le Canada. Ailleurs, ils sont facturés à l’utilisation.

Prudence, ici : La Presse a reçu nombre de témoignages de lecteurs et de collègues qui s’étaient vu facturer une journée d’itinérance même si leur téléphone avait été mis en mode avion ou que l’itinérance avait été désactivée. Ils devaient alors démontrer à leur fournisseur qu’ils n’avaient pas utilisé le service, ce qui peut s’avérer complexe. « Le truc, c’est de te mettre en mode avion avant de partir et de désactiver ou de carrément retirer ta carte SIM », indique Nadir Marcos, PDG de PlanHub, un comparateur de forfaits cellulaires et internet.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

On peut acheter sur place, à l’aéroport, dans une boutique ou en ligne un forfait prépayé avec une carte SIM, ce qui procure un numéro local.

Carte SIM locale

C’est le truc des voyageurs aguerris et le plus économique. On achète sur place, à l’aéroport, dans une boutique ou en ligne un forfait prépayé avec une carte SIM, ce qui procure un numéro local. Fait intéressant, de nombreux fournisseurs, notamment pour l’Europe et les États-Unis, offrent en ligne, notamment sur Amazon, la possibilité d’activer la carte SIM avant le départ en voyage. On obtient ainsi une confirmation du nouveau numéro de téléphone qu’on peut envoyer à ses contacts.

Que ce soit sur place ou en ligne, cette formule permet d’obtenir des forfaits cellulaires – données, voix et messages textes – à des prix imbattables.

CAPTURE D’ÉCRAN

Un aperçu des offres de cartes SIM en Europe sur Amazon

Le hic avec l’achat d’un forfait prépayé à l’étranger, c’est qu’il est parfois très difficile d’obtenir du Canada un portrait complet de l’offre dans le pays dans lequel on se rend. Certains forfaits, par ailleurs, ne peuvent être activés qu’une fois sur place. Les fournisseurs refusent parfois en outre d’enregistrer des abonnés à l’extérieur du pays. Faites attention, beaucoup de forfaits offerts en ligne ne comprennent que des données, avec les inconvénients que cela peut engendrer si les applications de communication ne nous sont pas familières.

Et autre précaution : certains fournisseurs, notamment en Europe, incluent un numéro d’identification personnel (NIP) pour activer la carte SIM. Conservez-le. Votre téléphone pourrait ne plus accéder au réseau si vous le redémarrez.

Voici quelques offres que La Presse a pu glaner à l’étranger. Pour un séjour de plus de quelques jours, elles sont nettement plus avantageuses financièrement que les forfaits d’itinérance offerts par les fournisseurs.

Forfaits de données

C’est la nouvelle tendance, qui va souvent de pair en ligne avec des offres de cartes eSIM. L’avantage de ces eSIM est évidemment qu’il n’y a pas d’envoi physique d’une carte, l’activation pouvant se faire directement en ligne.

PHOTO JIM WILSON, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

L’avantage des cartes eSIM est qu’il n’y a pas d’envoi physique d’une carte, l’activation pouvant se faire directement en ligne.

Précisons qu’on trouve toutefois des forfaits de données seulement avec les bonnes vieilles cartes SIM physiques.

Holafly.com est un des fournisseurs les plus présents dans le monde avec cette formule. On peut par exemple profiter de données illimitées pendant 15 jours pour 59 $ dans des dizaines de pays. Son offre nord-américaine de 6 Go en 15 jours pour 74 $ n’est toutefois pas aussi avantageuse.

Depuis début juin, le site montréalais PlanHub a mis en ligne un nouveau comparateur de forfaits de données avec eSIM, Simbud.com. Le choix y est encore limité à quatre fournisseurs, mais son PDG en promet une vingtaine d’autres d’ici l’automne. On y trouve de tout, du forfait 7 jours aux États-Unis avec 1 Go pour 5,35 $ à celui de 30 jours, 3 Go en Afghanistan pour 21,42 $ en passant par 7 jours en France, 1 Go pour 7,36 $.

CAPTURE D’ÉCRAN

Les résultats de recherche pour une eSIM de voyage, données seulement, au Viêtnam

Ces forfaits, rappelons-le, ne comportent que des données. Vous ne disposez donc pas de numéro de téléphone personnel que pourront composer directement vos interlocuteurs. Les messages textes, non plus, ne sont pas possibles. Votre téléphone se comporte en fait comme s’il n’était que branché sur un réseau WiFi quelque part dans le monde.

Ces limites, estime Nadir Marcos, de PlanHub, sont faciles à contourner pour quiconque maîtrise au minimum les plateformes de communication. « Que ce soit avec Messenger, WhatsApp ou FaceTime, presque tout le monde a une deuxième façon de communiquer », dit-il.

Quand on veut conserver son numéro de téléphone de cette façon, on peut demander à son interlocuteur de le composer dans WhatsApp. « Au Mexique, en République dominicaine, tout le monde est sur WhatsApp », note Steve Marcotte. Pour appeler un interlocuteur sur un numéro de téléphone « classique » sur son réseau cellulaire, des plateformes comme Skype ou Fongo permettent, à peu de frais, la connexion.

100 $

C’est la limite, depuis 2013, des frais de dépassement de données que peut payer un Canadien en voyage à l’étranger, par cycle mensuel. Mais elle ne s’applique pas au service vocal et aux textos, pour lesquels on peut encore recevoir des factures surprises. La seule différence, depuis 2013, c’est que le fournisseur doit aviser le titulaire du compte et l’utilisateur de l’appareil, et indiquer clairement quels sont les frais associés aux services vocaux et de messagerie texte.