Alors que le Dow Jones bataille pour retrouver les sommets, voici quelques observations glanées ici et là sur l'indice boursier le plus vieux et le plus suivi au monde.

130 ans et toujours dans le coup

Le Dow Jones (comme La Presse d'ailleurs) a 130 bougies cette année. L'indice a été constitué par Charles Dow en 1884. Le volet transport était alors prédominant avec neuf compagnies de chemins de fer sur les onze constituantes. Les deux autres, Western Union et Pacific Mail, sont dans la télégraphie et la marine à vapeur. La General Electric, dopée par les découvertes de Thomas Edison, s'ajoutera plus tard et le Dow Jones dédié aux industrielles sera façonné en 1896.

Poussée exponentielle

Inscrit à 40,94 points au départ, le Dow Jones des industrielles valait 17 152 points à son zénith, le 17 juillet 2014. Malgré le décrochage récent, l'indice phare de la Bourse de New York est deux fois plus élevé qu'il y a cinq ans. Passé sous les 7000 points au pire de la crise financière de 2008, il gravit rapidement les dernières marches de 1000 points. Il lui a fallu seulement un peu plus de six mois pour passer de 15 000 à 16 000 et huit mois pour atteindre 17 000, alors que six années s'étaient écoulées entre le sommet précédent de 14 000 et les 15 000 points.

L'almanach

Le plus vieil indice des bourses de New York est une mine d'or pour les amateurs de statistiques. Avec des données historiques remontant jusqu'au 26 mai 1896, il n'a pas de pareil pour mesurer les grands cycles boursiers, comme les plus petits. On sait ainsi qu'octobre est le pire mois en Bourse avec les krachs de 1929 et 1987, la crise des missiles de Cuba de 1962, le mini krach de 1989 et la grande braderie de 1997, tous survenus le 10e mois. Par ailleurs, août est le pire mois si on s'en tient aux seules statistiques des 27 dernières années, avec une baisse moyenne de 1,3 %, selon le Stock Trader's Almanac.

Un jardin bien entretenu

Le Dow Jones est un « jardin bien entretenu », rappelle l'investisseur émérite Carlo Cannell dans le livre The Art of Value Investing, une collection de citations de très bons investisseurs. Les faiseurs d'indices éliminent en effet régulièrement les perdants de sorte que leur rendement semble bien meilleur qu'en réalité. Le biais serait particulièrement fort aux États-Unis alors qu'au Canada, on imagine difficilement écarter des sociétés minières ou pétrolières sous prétexte de mauvaise performance. Voilà peut-être pourquoi l'herbe paraît si verte chez le voisin...

La doyenne

Des 12 entreprises originelles, seule General Electric est encore présente dans la moyenne Dow Jones des industrielles, bien qu'elle ne figure de manière ininterrompue dans l'indice que depuis novembre 1907. À sa première figuration, l'entreprise s'appelait Edison General Electric, un hommage à son illustre fondateur Thomas Edison. Son inscription a été suspendue momentanément entre 1898 et 1901. En fait, parmi les 12 premières constituantes du Dow Jones des industrielles, seule GE existe encore.

La moyenne

Le Dow Jones est l'un des seuls indices boursiers au monde avec le Nikkei 225 à être pondéré sur la valeur des actions le composant et non sur leur capitalisation boursière. Cette caractéristique montre bien le peu de connaissances en finance à l'époque de la création de l'indice. De moyenne simple, l'indice est toutefois devenu une moyenne ajustée en 1928. Un diviseur a alors été introduit afin d'ajuster la somme des prix des actions lors de fractionnements ou de versements de dividendes par action. Ce diviseur était de 0,15571590501117 en date du 27 septembre dernier. Le calcul fait à la main heure par heure n'a été informatisé qu'en 1963.

Le club des 30

Les entreprises composant le Dow Jones des industrielles sont depuis le 23 septembre : 3M et DuPont (chimie) ; American Express, JPMorgan Chase, Goldman Sachs et Visa (services financiers) ; AT & T et Verizon (télécommunications) ; Boeing et United Technologies (aérospatiale) ; Caterpillar (matériel de chantiers) ; Chevron et ExxonMobil (pétrole) ; Cisco Systems (réseautique) ; Coca-Cola (boisson) ; General Electric (électronique) ; Home Depot et Wal-Mart Stores (commerce de détail) ; Intel (microprocesseurs) ; International Business Machines (informatique) ; Johnson & Johnson Corporation, Merck & Co. et Pfizer (pharmacie) ; McDonald's (restauration rapide) ; Microsoft (logiciel) ; Nike (articles de sport) ; Procter & Gamble (hygiène) ; The Travelers Companies (assurance) ; UnitedHealth Group (santé) ; et Walt Disney (divertissement).

Les 501 titres du S & P 500

Le grand compétiteur du Dow Jones est l'indice de référence S & P 500 réputé pour mieux représenter le marché boursier américain avec sa large sélection des plus grandes sociétés inscrites à la Bourse de New York ou sur le NASDAQ. Mais saviez-vous que le S & P 500 cumule 501 titres représentant 500 entreprises ? Il en est ainsi depuis le fractionnement de Google en deux catégories différentes d'actions, en avril. Les vieilles actions, de catégorie A, comportent un droit de vote tandis que les nouvelles, étiquetées « C », sont non votantes.

Sources : archives La Presse, Standard & Poor Dow Jones, Wikipédia, Stock Trader's Almanac