(Ottawa) La croissance économique a repris son cours en janvier, après avoir enregistré une légère contraction en décembre, a indiqué vendredi Statistique Canada. Une surprise pour bien des économistes.

Le produit intérieur brut a progressé de 0,5 % au premier mois de l’année, après s’être contracté de 0,1 % au dernier mois de 2022, a précisé l’agence fédérale.

La prévision préliminaire de Statistique Canada pour le mois de février entrevoit une croissance de 0,3 %, mais elle a rappelé que cette donnée serait révisée d’ici sa publication officielle, dans un mois.

Il y avait de nombreuses indications que l’économie avait connu un bon départ en 2023, mais l’explosion de vigueur d’aujourd’hui est bien au-dessus des opinions les plus optimistes.

Douglas Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal

« Même si la croissance stagne en mars, il semble maintenant que le premier trimestre affichera une croissance de 2,5 %, contre une lecture stable au quatrième trimestre, selon M. Porter. Alors que nous continuons à nous attendre à un ralentissement notable au cours des deux prochains trimestres, nous augmentons notre estimation de croissance du PIB pour l’ensemble de 2023 […] à 1,0 %. »

Chez Desjardins, on estime que la forte progression du PIB réel en janvier et l’élan continu jusqu’en février laissent peu de place à l’équivoque. « L’économie canadienne a commencé l’année sur des bases très solides. Nous prévoyons maintenant une croissance du PIB réel de près de 3 % [à rythme annualisé] au premier trimestre, ce qui est bien au‑dessus de la croissance de 0,5 % estimée par la Banque du Canada dans son Rapport sur la politique monétaire de janvier 2023 », a indiqué Randall Bartlett, directeur principal, économie canadienne chez Desjardins.

Par conséquent, l’économiste dit s’attendre à ce que la banque centrale révise considérablement à la hausse ses prévisions à court terme lorsqu’elles seront publiées dans une semaine et demie.

Les chiffres décortiqués

Les industries productrices de biens ont progressé de 0,4 % en janvier, tandis que les industries productrices de services ont augmenté de 0,6 %.

Statistique Canada a souligné que bon nombre des principaux moteurs de croissance de janvier étaient également ceux qui avaient contribué le plus à la baisse de décembre.

La croissance de janvier était ainsi attribuable aux secteurs du commerce de gros, du transport et de l’entreposage, de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz naturel, qui avaient tous reculé en décembre.

Le commerce de gros a avancé de 1,8 % en janvier, soutenu par les grossistes-marchands de machines, de matériel et de fournitures, tandis que le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz naturel a affiché une hausse de 1,1 % après avoir cédé 3,3 % en décembre.

Le secteur du transport et de l’entreposage a crû de 1,9 % en janvier, ce qui a plus que contrebalancé son recul de 1,1 % de décembre, qui avait été attribué aux mauvaises conditions météorologiques.