Chaque samedi, un de nos journalistes répond, en compagnie d’experts, à l’une de vos questions sur l’économie, les finances, les marchés, etc.

Est-ce que les banques numériques, comme la Banque EQ, sont des institutions « sécuritaires » et aussi réglementées que les grandes institutions canadiennes comme la Banque de Montréal, la Banque Nationale et le Mouvement Desjardins ? Doit-on plutôt rester prudents, pour ne pas dire méfiants, en mettant très peu de nos économies dans ce genre d’institutions ? Les taux d’intérêt sur de simples dépôts y sont très attrayants !
– Mireille Bourbonnais

C’est un très bon réflexe de se poser cette question, lance d’entrée de jeu l’analyste financier Maxime Robillard.

Cet expert bancaire de la firme montréalaise Van Berkom Gestion mondiale d’actifs, par ailleurs actionnaire de la Banque Équitable depuis des années, ajoute rapidement que cette banque virtuelle ou numérique (c’est-à-dire sans succursale) est sûre et doit respecter une réglementation stricte.

« Elle est réglementée par le Bureau du surintendant des institutions financières, qui supervise toutes les institutions financières au pays », dit Maxime Robillard.

« Cette banque doit maintenir des ratios de capitaux et se conformer à des normes. »

La Banque Équitable, ou Banque EQ, est effectivement membre de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC). « Cela veut dire que les dépôts sont protégés à hauteur de 100 000 $. Les dépôts sont donc assurés », dit Maxime Robillard.

Quand une personne entend parler d’une nouvelle banque – numérique ou traditionnelle – et qu’elle s’interroge, la première chose qu’elle peut faire est d’aller vérifier sur le site web de la SADC si cette institution est membre de la société d’État fédérale.

La taille de la Banque EQ n’est par ailleurs pas à négliger. C’est la septième banque en importance au Canada avec une capitalisation boursière de 3,4 milliards de dollars. À titre de comparaison, la valeur boursière de la Banque Laurentienne est d’approximativement 1,2 milliard.

Les actifs de la Banque EQ sont aussi en forte expansion depuis cinq ans. La banque a débuté en 2024 avec des actifs sous gestion et administration de plus de 100 milliards.

La croissance explique notamment pourquoi l’action de la Banque EQ attire l’attention des investisseurs et a enregistré l’année dernière une forte appréciation boursière de plus de 50 %.

La Banque EQ offre notamment des prêts hypothécaires et des prêts commerciaux. Pour les prêts hypothécaires, Maxime Robillard explique que la Banque EQ se concentre sur des gens ayant des dossiers « moins standards ».

« La banque offre notamment des prêts à des travailleurs autonomes et à de nouveaux arrivants au Canada qui n’ont peut-être pas l’historique de crédit qui cadre dans les profils des grandes banques où il faut cocher plusieurs cases pour faciliter l’obtention d’un prêt. »

L’analyste précise que ça ne veut pas nécessairement dire que les dossiers acceptés sont plus risqués. Les revenus d’un travailleur autonome peuvent cependant fluctuer davantage que ceux d’un employé permanent, fait-il remarquer.

De ce fait, les taux offerts sur les prêts hypothécaires par la Banque EQ sont de façon générale un peu plus élevés que ceux des grandes banques, dit le financier, qui a lui-même un compte personnel à la Banque EQ.

En revanche, souligne Maxime Robillard, les taux offerts sur les certificats de dépôt sont concurrentiels et le client n’a pas à maintenir un solde minimum dans son compte pour éviter des frais de transaction.

« Une personne à l’aise en ligne peut effectuer presque toutes ses opérations bancaires avec la Banque EQ. La seule portion qui manque est peut-être plus sur le plan des investissements. La banque n’offre pas encore un service de courtage ou de robot conseiller. C’est une partie de l’équation absente pour l’instant, mais que la banque devra éventuellement offrir. »

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