Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que les banques centrales prendront des décisions de politique monétaire adaptées à leur propre économie, ce qui signifie que certains pays pourraient commencer à réduire leurs taux d’intérêt avant d’autres.

M. Macklem a formulé ces commentaires alors qu’il s’adressait aux journalistes en marge des réunions du Fonds monétaire international à Washington, vendredi.

« Nous avons tous été fermes dans notre engagement à rétablir la stabilité des prix, et nous avons accompagné ces paroles d’actions qui nous ont tous aidés à réduire l’inflation. Alors que nous entrons dans la prochaine phase de désinflation, les pays peuvent progresser à des vitesses différentes », a dit le gouverneur.

M. Macklem a comparé la fragilité des conditions économiques au Canada et dans l’Union européenne avec la vigueur de l’économie aux États-Unis.

« En fin de compte, nous adaptons nos décisions de politique monétaire à nos propres circonstances nationales », a déclaré M. Macklem.

M. Macklem a tenu ces propos alors que les économistes s’attendent de plus en plus à ce que le Canada commence à réduire ses taux d’intérêt avant que les États-Unis ne le fassent.

L’économie florissante des États-Unis et l’inflation persistante retardent les prévisions des observateurs concernant une baisse des taux par la Réserve fédérale.

Pendant ce temps, ici au Canada, les économistes s’attendent à ce que la Banque du Canada commence à abaisser son taux directeur en juin ou juillet.

Les économistes ont été particulièrement encouragés par le ralentissement de l’inflation sous-jacente, qui mesure les pressions sur les prix en excluant la volatilité.

Le dernier rapport sur l’indice des prix à la consommation publié mardi par Statistique Canada a montré que l’inflation annuelle était de 2,9 % en mars, en légère hausse par rapport à 2,8 % en février.

La légère montée a été alimentée par les prix de l’essence, tandis que d’autres pressions sur les prix se sont atténuées le mois dernier.

Le gouverneur a noté certains détails encourageants dans le rapport de mars, notamment le fait que l’inflation est de moins en moins généralisée dans l’économie et que les mesures de base ralentissent.

« Les choses évoluent donc dans la bonne direction », a déclaré M. Macklem.

L’évènement médiatique du gouverneur était le premier depuis le dépôt du budget fédéral mardi par la ministre des Finances, Chrystia Freeland.

En réponse aux questions sur l’impact du nouveau plan de dépenses sur l’inflation, le gouverneur a noté que les perspectives budgétaires fédérales n’ont pas beaucoup changé.

Mais il n’a pas voulu se prononcer directement sur son impact sur l’inflation.

« L’effet net de l’augmentation des dépenses et de l’augmentation des revenus est que la trajectoire budgétaire n’a pas changé de manière significative depuis l’énoncé économique de l’automne », a-t-il affirmé.

M. Macklem a indiqué que la Banque du Canada prévoyait d’analyser les mesures de dépenses plus en détail pour déterminer comment le budget pourrait affecter l’inflation globale.

Il a également souligné que le gouvernement fédéral avait respecté les nouveaux garde-fous budgétaires présentés à l’automne et avait promis de les maintenir, ce qui, selon lui, est « utile ».