Les travaux du nouveau centre de distribution de la Société des alcools du Québec (SAQ) pourront reprendre, après qu’un inventaire archéologique n’a pas relevé d’ossements humains sur le site.

C’est ce qu’a annoncé la société d’État dans un communiqué de presse, jeudi.

Les travaux effectués par la firme d’experts-conseils en archéologie Arkéos ont révélé qu’aucune sépulture ne se trouvait sur le terrain situé à proximité de l’ancien hôpital Saint-Jean-de-Dieu.

Des ossements ont bien été retrouvés sur le site, mais ils étaient plutôt d’origine animale. Selon des experts archéologues consultés par la société d’État, la zone investiguée a été utilisée strictement à des fins agricoles, jusqu’à sa vente à la SAQ.

Le chantier est sur pause depuis le début du mois de janvier, à la demande du Comité des orphelins et orphelines institutionnalisés de Duplessis et de Kanien’keha:ka Kahnistensera, groupe de militants autochtones communément appelé les « Mères mohawks », qui soupçonnaient la présence de restes humains sur le site.

Lisez « Des sépultures sur un terrain de la SAQ ? »

Les travaux de 300 millions de dollars prévus pour l’agrandissement du centre reprendront la semaine du 13 mai.

La fin d’un doute

Le Centre de distribution et le siège social de la SAQ se trouvent dans l’est de la ville, près du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Les travaux d’agrandissement permettront à la SAQ d’augmenter son offre en ligne pour atteindre 20 000 produits, d’accélérer la vitesse d’exécution dans l’entrepôt et d’offrir la livraison en 24 heures.

Dans une lettre envoyée à la SAQ en janvier dernier, les deux groupes signataires soupçonnaient que le terrain du nouveau centre avait servi de cimetière informel pour des corps non réclamés de patients morts à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu.

« En plus d’inclure des sépultures anonymes d’enfants, nommément des Orphelins de Duplessis, il existe de fortes probabilités que des enfants autochtones aient également été enterrés sur les lieux », suggéraient-ils, demandant à la SAQ de suspendre les travaux, le temps de mettre en place les « précautions de base ».

Outre les experts en archéologie d’Arkéos, la SAQ a fait appel à deux bioarchéologues externes à la firme et à un zooarchéologue, qui ont analysé les ossements et fragments d’os en fonction de différents critères, comme leur couleur et leur taille.

Bien que des ossements humains n’aient pas été retrouvés, la société d’État a annoncé dans son communiqué qu’elle construirait un espace commémoratif en collaboration avec les deux groupes signataires, afin de reconnaître le « pan douloureux de l’histoire » dont le terrain pourrait avoir été la scène.

Les travaux d’inventaire archéologique se sont entièrement déroulés en présence d’observateurs représentant les orphelins institutionnalisés de Duplessis et des Mères mohawks, selon la SAQ.