Québec, Ottawa et Montréal participeront à l’élaboration du plan d’affaires menant à la mise en valeur des terrains de l’ancien hippodrome de Montréal, propriété de la Ville depuis 2017.

Avec ses 46 hectares, il s’agit d’un des plus vastes terrains vacants non contaminés de l’île de Montréal propice à la construction domiciliaire à un moment où la rareté de nouvelles habitations se traduit par un taux d’inoccupation des logements locatifs au plancher et des loyers en rapide progression.

Les ministres Pierre Fitzgibbon, responsable de la Métropole, et France-Élaine Duranceau, responsable de l’Habitation, se sont déplacés au parc Saidye-Bronfman dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Ils ont annoncé lundi matin, en compagnie de la mairesse Valérie Plante, la création de GALOPH : le Groupe d’accélération pour l’optimisation du projet de l’hippodrome, composé d’une quinzaine de partenaires de tous les milieux, dont les trois ordres de gouvernement.

Lisez l’article « Faux départ à l’hippodrome »

La création du comité survient après l’échec d’une première tentative de mise en valeur du site. En octobre 2022, un appel d’offres relatif à la mise en vente d’un lot de 4208 mètres carrés au prix minimum de 10 millions n’a suscité aucune soumission du secteur privé.

En conférence de presse, la mairesse Valérie Plante a insisté sur le caractère novateur du comité.

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Valérie Plante, mairesse de Montréal

On a fait le choix politique de s’allier aux meilleurs de l’écosystème de l’immobilier pour se dire à quoi va ressembler ce secteur avec beaucoup de potentiel.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Le GALOPH sera présidé par Pierre Boivin, président et chef de la direction de Claridge, et Janie Béïque, présidente et cheffe de la direction du Fonds de solidarité FTQ. Il doit décider du nombre de logements à être construits sur ce vaste terrain, de leur hauteur, de la place consacrée aux équipements civiques comme une école et de celle réservée aux espaces verts. Son rapport est attendu d’ici six à huit mois. Dans le communiqué de presse, on avance 2025 comme date de début des travaux de l’écoquartier qui comprendrait un minimum de 6000 logements.

« C’était capital pour nous d’avoir les trois paliers de gouvernement à la table parce que c’est ensemble qu’on va trouver les nouveaux modes de financement », a affirmé Pierre Boivin, coprésident du comité GALOPH.

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Le comité GALOPH sera présidé par Pierre Boivin, président et chef de la direction de Claridge, et Janie Béïque, présidente et cheffe de la direction du Fonds de solidarité FTQ.

Les programmes existants aujourd’hui n’arriveront pas à répondre aux besoins de la crise. Ça va prendre plus de moyens, plus de collaboration et des modèles innovants de financement.

Pierre Boivin, coprésident du comité GALOPH

M. Boivin a aussi souligné le rôle de Claude Pinard, patron de Centraide du Grand Montréal, dans la création de ce comité de haut niveau. Sous la gouverne de M. Pinard, arrivé à sa tête en juillet 2021, Centraide s’implique dans le dossier du logement. Récemment, Centraide a mis 100 000 $ pour financer le registre des loyers de l’organisme Vivre en ville pendant un an.

« On a utilisé ce qui est un de nos pouvoirs chez Centraide, c’est un pouvoir de rassembleur. De pouvoir mettre des gens économiques, politiques et du communautaire ensemble et de pouvoir discuter », a expliqué M. Pinard, en mêlée de presse.

« De bon augure »

Outre Centraide, le comité d’accélération réunit des représentants de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, de la Société d’habitation du Québec et de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce. Notons aussi la présence du directeur général adjoint de la Ville de Montréal, Philippe Krivicky, et de Clément Demers (ex-patron du Quartier international de Montréal), consultant en montage et gestion de grands projets.

Les organismes communautaires ont aussi un siège à la table avec Catherine Pappas, DG de la Corporation de développement communautaire de Côte-des-Neiges, et Édith Cyr (Bâtir son quartier). Les promoteurs ne sont pas en reste avec la présence de Laurence Vincent (Prével), Natalie Voland (Quo Vadis), Roger Plamondon (Broccolini), Élise Proulx (Ivanhoé Cambridge) et Isabelle Melançon, nouvelle PDG de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU).

« Il était vraiment essentiel que tous les paliers de gouvernement soient présents, a commenté Jean-Marc Fournier, PDG sortant de l’IDU, présent à l’annonce. Il y a une question d’infrastructures. Il faut penser au moyen de les financer. »

Il y a deux semaines, un premier projet abordable de 200 à 250 logements locatifs a été annoncé sur le site de l’ancien hippodrome. Il est chapeauté par l’organisme à but non lucratif l’Espace La Traversée.

Du côté de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, on prend note de l’entrée dans la course de Québec et d’Ottawa, alors que les investissements se font toujours attendre six ans après la cession des terrains à la Ville. « L’arrivée du gouvernement du Québec, du gouvernement du Canada et des partenaires est de bon augure pour assumer le leadership qu’il manquait cruellement au développement du secteur, bien que leur prise en charge constitue un retour sur la ligne de départ », a fait savoir, dans une déclaration écrite, Alan DeSousa, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’infrastructures.

L’histoire jusqu’ici

Octobre 2009

Fin des courses de chevaux

Mars 2012

Le maire Gérald Tremblay annonce la cession du site par Québec à la Ville de Montréal.

Juin 2017

L’entente de cession est finalement signée.

2018

Démolition des bâtiments sur le site

Août et octobre 2022

Lancement de deux appels d’offres : le premier réservé aux OSBL et le second offert au privé