Les candidats souvent discriminés lors d’entrevues d’embauche, que ce soit en raison d’un handicap, de leur appartenance à une minorité visible, de leur sexe, de leur âge ou de leur passé judiciaire, par exemple, auront désormais une nouvelle manière de se faire valoir et, qui sait, de décrocher un emploi à la hauteur de leurs compétences.

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a lancé mardi la plateforme interactive Vision inclusion, dont l’objectif est de contourner les biais, qu’ils soient conscients ou inconscients, qui limitent l’accès au marché de l’emploi aux candidats généralement négligés par les entreprises.

Le président-directeur général de la Fédération, Charles Milliard, estime qu’en contexte de pénurie de main-d’œuvre et de vieillissement de la population, les entreprises ne doivent lever le nez sur aucun candidat et tenter de se défaire des barrières qui pénalisent certains groupes de personnes marginalisées.

« On doit davantage parler de la compétence et de la capacité des gens, souligne-t-il. On doit voir en quoi ils sont capables de contribuer, quelles tâches ils sont capables d’accomplir au lieu de céder à des biais sur leur type d’études, sur leur handicap ou sur leurs origines. »

Présente pour le lancement de la plateforme, la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, a souligné le caractère « humain » de l’initiative.

« Ce sont des gens qui appartiennent à des groupes sous-représentés sur le marché du travail qui pourront l’expérimenter, mentionne-t-elle. C’est important d’avoir des programmes flexibles qui répondent aux enjeux du marché du travail, et tout le monde en ressort gagnant. C’est comme ça qu’on va faire face aux enjeux de pénurie de main-d’œuvre et qu’on va assurer la pérennité de nos organisations. »

« Maillage inclusif »

Vision inclusion est un portail gratuit proposant un « maillage inclusif » entre des employeurs et des chercheurs d’emploi uniquement basé sur les compétences, les habiletés et les aptitudes de ces derniers.

Ceux-ci pourront remplir leur profil et explorer les offres d’emploi en plus d’être mis en contact avec des employeurs sensibles à l’inclusion dans leur milieu de travail.

« On veut favoriser ces rencontres-là pour s’assurer qu’on maximise la contribution de tous pour atteindre le plein-emploi et pour favoriser le développement économique du Québec », a indiqué M. Milliard.

Les entreprises participantes à ce projet-pilote pourront bénéficier pour leur part d’activités et d’outils de sensibilisation pour les aider à rendre leur environnement plus inclusif.

Des organismes en employabilité seront aussi impliqués dans le processus en offrant du soutien à l’intégration en emploi pour les candidats qui en auront besoin.

De 500 à 600 personnes pourraient bénéficier directement des services de la plateforme durant le projet-pilote, qui prendra fin en novembre prochain. La FCCQ espère que le tout deviendra un programme permanent par la suite.

Plus d’une centaine d’employeurs ont déjà rejoint Vision inclusion, financé à hauteur de près d’un million de dollars par la Commission des partenaires du marché du travail. Ces entreprises étaient déjà participantes à d’autres programmes du FCCQ.

Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.