(New York) La Bourse de New York a terminé en hausse, vendredi, enhardie par la vision d’un marché de l’emploi qui s’assagit et les résultats moins mauvais que prévu d’Apple.

Le Dow Jones s’est élevé de 1,18 %, l’indice NASDAQ a grimpé de 1,99 % et l’indice S&P 500 a gagné 1,26 %.

La place new-yorkaise attendait avec impatience le rapport mensuel sur l’emploi, qui a fait état de 175 000 créations de postes en avril, soit nettement en deçà des 240 000 annoncés par les économistes.

La publication a aussi révélé que le salaire moyen n’avait augmenté que de 0,2 % sur un mois, contre 0,3 % attendu. Sur un an, les revenus ont progressé de 3,9 %, leur plus faible rythme depuis juin 2021.

Pour Patrick O’Hare, de Briefing.com, ce rapport, « ni brûlant ni glaçant », avait tout pour plaire. « Les chiffres sont assez bons pour montrer au marché que l’économie continue à croître », mais aussi suffisamment modérés « pour conforter le président de la Fed (banque centrale américaine) dans l’idée que le prochain mouvement de taux ne sera pas une hausse ».

Le marché obligataire a salué ces nouvelles données et le rendement des emprunts d’État américains à 2 ans est descendu jusqu’à 4,70 %, une première depuis près d’un mois.

L’effet positif du rapport sur l’emploi s’est combiné à celui des résultats d’Apple (+5,98 %), en baisse, mais supérieurs aux prédictions des analystes. « C’était moins mauvais que prévu », a commenté Patrick O’Hare.

Le groupe de Cupertino (Californie) est parvenu à améliorer sa rentabilité, notamment grâce aux services (App Store, Apple Music, iCloud ou Apple TV+), dont les marges sont très importantes.

Pour ne rien gâcher, la firme à la pomme a annoncé un nouveau plan de rachat d’actions, à hauteur de 110 milliards de dollars, le plus important jamais vu pour une société cotée.

Derrière la saillie d’Apple, tous les géants de la technologie ont terminé dans le vert, en particulier Nvidia (+3,46 %), Microsoft (+2,22 %) et Meta (+2,33 %).

Côté Dow Jones, Wall Street a aussi été stimulée par les comptes du laboratoire Amgen (+11,82 %), qui a relevé le bas de la fourchette de ses prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfice net pour l’exercice 2024.

Le groupe a été notamment tiré par son anti-cholestérol Rapatha et son médicament contre l’ostéoporose Evenity et fait état de résultats positifs dans le développement de son traitement contre l’obésité MariTide.

Ce dernier élément a pénalisé son concurrent Eli Lilly (-2,77 %), qui commercialise déjà Zepbound, un autre régulateur de l’appétit.

Après s’être hissé au-dessus d’un seuil technique majeur, en l’occurrence la moyenne des 50 dernières séances de Bourse, le S&P 500 s’est néanmoins légèrement replié.

« On a vu les indices peiner à rester au-dessus de ce seuil récemment », a rappelé Patrick O’Hare. « Le voir clôturer plus haut aurait été un signe encourageant. »

Les investisseurs n’ont pas vu dans les deux dernières séances solides de la fin de la semaine la promesse d’un redémarrage de la place new-yorkaise.

« Je pense qu’on va rester dans cet entre-deux », a prévenu Patrick O’Hare, avec des indices qui évoluent au gré des indicateurs. « Ce n’est pas le paradis, mais ce n’est pas l’enfer non plus. »

À la cote, la plateforme hôtelière Expedia trébuchait (-15,25 %), après avoir abaissé sa prévision de chiffre d’affaires pour son exercice 2024, du fait de réservations moins dynamiques que projetées, en particulier pour sa filiale Vrbo.

À chaque jour son épisode dans la saga du groupe de médias Paramount Global (-7,00 %). Vendredi, plusieurs médias ont rapporté que l’actionnaire de contrôle, Shari Redstone, n’était favorable ni à l’offre de rachat de la société de production Skydance, ni à celle, conjointe, d’Apollo Global Management et Sony.

Le S&P/TSX en hausse

Le principal indice boursier canadien a augmenté vendredi, porté par la vigueur des métaux de base, des services publics et des télécommunications, tandis que les marchés américains se sont redressés après que le dernier rapport sur l’emploi a été moins favorable que prévu.

Les marchés ont augmenté vendredi après la parution du dernier rapport sur l’emploi aux États-Unis, qui s’est révélé bien en deçà des attentes, indique Andrew Buntain, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Fiduciary Trust Canada.

« Les marchés financiers ont certainement réagi vigoureusement en Amérique du Nord, en Bourse et avec une baisse des rendements obligataires », mentionne M. Buntain.

Pour les observateurs du marché qui espèrent une baisse des taux d’intérêt, les mauvaises nouvelles économiques sont de bonnes nouvelles, soutient M. Buntain, car la banque centrale a retardé toute réduction en raison d’une résilience économique qui persiste.

« Le rapport sur l’emploi a suscité aujourd’hui beaucoup d’enthousiasme sur le marché. Reste à savoir si cela durera ou non, mais cela a été largement salué par l’ensemble du marché », affirme-t-il.

L’indice composé S&P/TSX a clôturé en hausse de 124,19 points à 21 947,41.

Le rapport de vendredi met sur la table une réduction des taux d’intérêt de la part de la Réserve fédérale américaine pour septembre, estime M. Buntain. Selon lui, les données sur l’emploi sont satisfaisantes pour la Fed alors qu’elles ne sont ni trop favorables ni trop défavorables.

« Et je pense que le marché est d’accord », affirme-t-il.

Au Canada, en revanche, une réduction des taux d’intérêt en juin semble de plus en plus probable, mentionne M. Buntain, car l’économie canadienne est beaucoup plus sensible aux taux d’intérêt.

« Nous sommes toujours très sensibles au fait que les frais d’intérêt hypothécaires représentent la plus grande partie de notre IPC (Indice des prix à la consommation) », analyse-t-il.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’échangeait à 73,14  cents US, comparativement à 73,00 cents US jeudi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole a glissé de 84 cents à 78,11 $ US le baril et celui du gaz naturel a pris 10 cents à 2,14 $ US par millier de pieds cube.

Le contrat de l’or a baissé de 1,00 $ US à 2308,60 $ US l’once et celui du cuivre a augmenté de huit cents à 4,56 $ US la livre.

La Presse Canadienne avec l’Associated Press