Un an après une première faillite, l’entreprise Coco Village dépose de nouveau son bilan. Cette fois-ci, les fondateurs perdent cependant le contrôle de l’entreprise, spécialisée dans la vente en ligne de meubles et de jouets pour enfants. Elle aboutit entre les mains d’une chaîne ontarienne de boutiques de jouets, Mastermind Toys, pour un montant non divulgué.

L’entreprise compte embaucher « la majorité » des 18 employés restants, selon des documents déposés en Cour supérieure. Son plan prévoit aussi le respect des contrats de Coco Village avec la clientèle, « y compris les cartes cadeaux émises et en circulation ».

Dans un courriel à La Presse, le PDG de Mastermind, Kartik Rathod, n’a pas précisé s’il compte ouvrir des boutiques au Québec, dont l’entreprise est absente pour l’instant. « Nous nous concentrons pour le moment sur l’intégration de l’entreprise et le respect des commandes », dit-il.

PHOTO TIRÉE DE LINKEDIN

Kartik Rathod, PDG de Mastermind Toys

Mastermind compte 48 magasins au Canada anglais.

De nouveau insolvable

L’entreprise ontarienne s’est manifestée dans le cadre d’une recherche d’acheteurs potentiels pour les actifs de Coco Village, qui recherchait un repreneur avec l’aide du séquestre André Gabbay.

Les fondateurs mêmes de l’entreprise, Dominik Larose et Yoann Desrosiers, en ont précipité la chute en exigeant le remboursement d’une dette de plus de 1 million de dollars de Coco Village envers une autre de leurs sociétés, en mars.

C’est la deuxième fois que ce scénario se réalise, puisqu’en avril 2023, l’entreprise avait déjà fait faillite une première fois, après le dépôt d’un recours contre elle par la même société de Larose et Desrosiers.

Les associés avaient alors mis sur pied une nouvelle entreprise pour racheter les actifs du distributeur d’articles pour enfants sous le même nom, avec l’aide d’un groupe d’investisseurs externes.

En juin, Coco Village repartait ainsi sur de nouvelles bases. Mais selon les documents de cour, elle se retrouvait dès le mois suivant en défaut de faire ses paiements à ses créanciers… dont la société de Larose et Desrosiers.

En mars, les patrons de Coco Village ont répété le scénario de 2023, en exigeant le remboursement de la créance de 1 million de dollars de l’entreprise envers leur propre société.

L’entreprise et son séquestre ont étudié 14 offres, pour choisir celle de Mastermind.

Les plans du séquestre, approuvés en Cour supérieure le 9 avril, prévoient le remboursement d’un groupe de créanciers qui ont permis à Coco Village de reprendre ses activités l’an dernier.

Faillites en série

En août 2023, La Presse avait expliqué comment les problèmes financiers de l’entreprise causaient de longs délais pour la réception de la marchandise que les clients avaient commandée1.

Notre enquête avait aussi révélé comment les deux propriétaires avaient déjà plusieurs faillites à leur actif.

Aujourd’hui, c’est la quatrième fois que Yoann Desrosiers mène une entreprise à la faillite. En 2018, le Groupe TBOS, une boîte de production qu’il présidait, a fait perdre près de 3 millions à ses créanciers, dont des théâtres et de nombreux membres de l’Union des artistes (UDA).

Desrosiers et Dominik Larose, partenaires et conjoints, ont aussi tous les deux fait une faillite personnelle dans le passé. Ils n’ont pas répondu au courriel de La Presse.

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En savoir plus
  • 3,3 millions
    Total des dettes de Coco Village avant sa nouvelle faillite et le rachat de ses actifs par Mastermind Toys
    Source : cour supérieure