Vous avez été nombreux à réagir à notre appel à tous pour savoir comment concilier l’arrivée de nouvelles entreprises énergivores et la réduction des émissions de celles qui sont déjà ici. Voici un aperçu de vos réponses.

Lisez l’article « Legault veut un PDG en “mode développement” »

Pourquoi choisir ?

J’ai travaillé plus de 35 ans à Hydro-Québec. En tant que Québécois et Hydro-Québécois, j’ai toujours été très fier de cette entreprise. Si elle n’avait pas été créée, où en serait le français au travail au Québec, l’ingénierie au Québec et toutes les entreprises créées et qui travaillent avec Hydro-Québec ? Oui, c’est un peu le noyau de la planète Québec. Quelle fierté de savoir qu’en utilisant nos ressources naturelles, nous avons pu créer de l’énergie propre renouvelable, de l’hydroélectricité et de l’énergie éolienne, notamment.

Dans le contexte des changements climatiques, d’autres pays ou provinces devront se tourner vers les centrales nucléaires afin de produire l’énergie nécessaire à la transformation de leurs usines vers une énergie sans émissions de GES. Afin de poursuivre leur développement, ces pays ou provinces feront de même pour attirer de nouvelles industries. Je n’ose pas utiliser le terme d’« énergie propre » pour désigner cette forme d’énergie à cause des résidus nucléaires.

Par exemple, des batteries fabriquées avec des matériaux, de la main-d’œuvre, du savoir-faire et de l’énergie propre du Québec seraient beaucoup mieux que celles produites ailleurs avec de l’énergie provenant du charbon.

Cessons d’être timides et gênés de produire de l’énergie propre. Cessons d’associer production d’énergie et gaspillage d’énergie. L’énergie servira à décarboner la planète et non pas à faire baisser les tarifs pour que tous puissent chauffer leur maison les fenêtres ouvertes.

François Lapointe

Agir sur les deux plans

Je ne crois pas qu’il faille choisir entre deux visions de développement, mais plutôt agir sur les deux plans, soit réduire la consommation des entreprises existantes et faire en sorte d’attirer de nouvelles entreprises. Notre énergie propre doit servir au développement économique de notre territoire, mais ne doit pas devenir un magasin de bonbons. Nous méritons, en tant que citoyens, et j’inclus les premiers occupants du territoire avant nous, qu’on respecte notre environnement. Je n’entends jamais le mot « environnement » dans les discours et c’est cela qui m’inquiète pour les générations qui vont nous suivre. La transition énergétique ne peut pas se faire si on ne met pas l’environnement comme critère de départ. Que faut-il détruire pour construire des barrages ? Nous sommes au sommet de la pyramide. Quand il ne restera plus rien en bas, nos barrages, si solides soient-ils, ne serviront à rien.

Nicole Godbout, Gatineau

De la transparence !

J’abonde dans le sens de l’article de Philippe Mercure. Le Québec a besoin d’un plan stratégique clair, dont la teneur et la mise en application seront divulguées en toute transparence à la population. Ceci incluant les ententes industrielles. Même chose pour la gestion de l’eau.

Marie Josée Paquet, Longueuil

Le gouvernement n’a jamais caché ses intentions

Le premier ministre l’a clairement établi lors de la campagne électorale. Le Québec, au cours des prochaines années, devra faire en sorte d’augmenter la production d’Hydro-Québec d’au moins 50 %. […] Il n’y a qu’à relire le plan de développement d’Hydro-Québec pour comprendre que Mme Brochu n’avait rien compris de ce qui attend Hydro-Québec dans le futur. La construction de barrages hydroélectriques demeure, lorsqu’elle est possible et rentable, la mesure de production d’énergie verte la moins dommageable pour l’environnement. […] Je suis cependant d’accord avec Mme Brochu lorsqu’elle dit que l’énergie que nous ne consommons pas demeure l’énergie la plus verte qui soit.

Michel Gilbert, ingénieur retraité qui a travaillé pendant plus de 30 ans en efficacité énergétique

Non aux rabais faramineux

Pour répondre à votre question, j’opte pour les deux options que vous mettez en opposition. Attirer de nouvelles industries, oui, mais sans les appâter avec des rabais faramineux pour leur électricité. Oui à des tarifs concurrentiels pour les industries, mais pas au point que nous, les vrais propriétaires d’Hydro-Québec, devions nous serrer la ceinture, baisser nos thermostats et vivre dans des maisons humides afin de réaliser la transition énergétique. En parlant d’environnement, comment peut-on croire que notre gouvernement, qui n’a pas su mettre la Fonderie Horne au pas et l’empêcher d’empoisonner les citoyens, ne va pas faire du Québec « le Dollarama de l’électricité » ?

Suzanne Larocque, Saint-Vianney

L’environnement est la priorité

Aucun effort ne doit être négligé pour atteindre nos cibles environnementales. C’est la priorité. On se demande aussi si on devrait continuer à attirer des entreprises énergivores avec nos faibles tarifs d’électricité alors qu’on apprend que les alumineries du Québec qui profitent de ces tarifs depuis des lunes ne paient pratiquement pas d’impôts. Moi, je trouve ce genre de situation très malaisant. Quand on pense que ce genre de calcul est fondé sur une stratégie de création d’emplois alors que nous devons composer avec un problème de pénurie de main-d’œuvre, je pense qu’un changement s’impose à nos politiciens dont les principes de gestion sont incrustés dans des façons de faire qui remontent à Maurice Duplessis.

Pierre Dupuis

Une démission qui suscite l’inquiétude

Il m’est difficile de croire M. Legault lorsqu’il dit que le départ de Sophie Brochu n’est pas lié à une mésentente avec le gouvernement. Difficile de croire aussi que M. Fitzgibbon ait pu accéder à certaines demandes de Mme Brochu. C’est une grosse perte pour le Québec… Il nous reste à espérer que le successeur de Mme Brochu n’aura pas les mains liées. La liberté d’action est souvent un gage de succès. Je privilégie la réduction des émissions des entreprises déjà installées au Québec. En faisant cela, on envoie un signal pour les futures entreprises voulant s’installer au Québec.

Lucie Blouin

Consolidons nos infrastructures !

Les deux visions que vous proposez ne sont pas mutuellement exclusives. Il faut travailler sur les deux. Par rapport au recrutement d’entreprises, il faut éviter dans la mesure du possible que ce soit des entités qui font payer leur énergie par les citoyens du Québec en négociant de bas tarifs. Hydro-Québec ne devrait augmenter sa production d’énergie qu’après avoir élaboré une stratégie pour l’économiser à l’intérieur d’une politique visant les changements climatiques. Je pense que la priorité de la société d’État devrait être de consolider ses infrastructures. Il n’est pas normal que nous manquions de courant chaque fois qu’il vente.

Roch Bouchard