L’année 2024 est importante pour le fournisseur montréalais de solutions pour la diffusion en continu Haivision, qui célèbre cette année ses 20 ans d’existence. Et pas uniquement parce que c’est une année électorale aux États-Unis et une année olympique avec les jeux d’été à Paris.

Le principal objectif de l’entreprise est de démontrer son véritable potentiel sans l’apport d’une nouvelle acquisition. L’attention est portée sur le bénéfice ajusté avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA ajusté), et la génération de liquidités.

« Nous voulons montrer qu’avec les synergies des précédentes acquisitions, nous pouvons générer plus de 20 % de BAIIA ajusté », dit le fondateur et grand patron Mirko Wicha.

« Ça se traduirait par une croissance de 300 % de notre BAIIA ajusté en deux ans, ce qui est significatif et répondrait aux questions que nous avons eues au cours des 18 derniers mois à propos de l’évaluation de l’entreprise. »

L’action de Haivision est en hausse de plus de 30 % jusqu’ici cette année, mais demeure en forte baisse par rapport à ce qu’elle valait peu après son inscription en Bourse il y a quatre ans.

L’année dernière, le conseil d’administration avait rejeté une offre d’achat qui valorisait Haivision à un niveau plus élevé que celui observé aujourd’hui.

Les Jeux olympiques ou tout autre évènement majeur – comme la Coupe du monde de la FIFA – sont toujours porteurs pour Haivision, car beaucoup de diffuseurs et de professionnels utilisent l’équipement de Haivision pour la transmission vidéo en direct et la production à distance, souligne Mirko Wicha.

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Mirko Wicha, fondateur et PDG de Haivision

« Nous avons donc tendance à constater une augmentation des achats pendant ces périodes. Mais cela n’a pas d’incidence significative sur nos revenus, car ce marché représente environ 30 % de notre chiffre d’affaires total », précise-t-il.

Les activités de Haivision se divisent essentiellement en trois segments : gouvernement et défense, entreprises et sécurité publique, et diffusion d’évènements en direct.

« Les Jeux olympiques de Paris nous amènent des revenus supplémentaires, dit Mirko Wicha. Mais avoir trois segments d’affaires permet d’équilibrer nos revenus et nos activités tout au long de l’année, indépendamment de ces évènements », ajoute l’entrepreneur techno.

Pour les élections américaines, et pendant un cycle électoral, il précise que l’activité a tendance à être positive, car aucune administration ne souhaite avoir une mauvaise image économique avant le mois de novembre (moment d’élire un président).

Par conséquent, les dépenses publiques se poursuivent et sont robustes. Nous nous attendons donc à ce que notre quatrième trimestre soit solide, ce qui correspond toujours à la fin de l’exercice financier du gouvernement américain qui est le 30 septembre.

Mirko Wicha, fondateur et PDG de Haivision

Les salles de contrôle et centres d’opérations spéciales, y compris les centres de cybersécurité, offrent les plus grandes occasions de croissance, selon Mirko Wicha.

« La moitié de nos activités pour les salles de contrôle viennent des banques. Les grandes banques ont besoin de centres consacrés à la cybersécurité pour monitorer leurs actifs, les gens, les courriels, les intrusions, les réseaux, etc., précise-t-il. C’est notre raison d’être. Nous sommes en première ligne. »

Les banques utilisent les systèmes de visualisation de Haivision comme moyen de capter et d’afficher toutes les informations en un seul endroit.

La plus grande banque au Canada, RBC, est un client de Haivision, alors que de grandes entreprises, comme Meta (Facebook), utilisent aussi les solutions de la société, dit le PDG.

« Meta a 50 centres opérationnels dans le monde. C’est énorme. La sécurité est devenue une grande préoccupation. Ça se traduit par des contrats pluriannuels pour nous. »

20 ans d’existence

Mirko Wicha a fondé Haivision en 2004 après avoir racheté des actifs appartenant à Miranda Technologies. Haivision compte aujourd’hui 360 employés et le PDG souligne qu’en 20 ans, l’entreprise a enregistré 17 années de BAIIA ajusté positif.

Haivision a réalisé huit acquisitions en 20 ans (quatre aux États-Unis, deux en Espagne, une en Allemagne et une en France). Le chiffre d’affaires annuel s’élève à 140 millions, dont 70 % proviennent des États-Unis. La direction projette que les revenus se situent entre 145 et 150 millions cette année.

À moyen terme, Mirko Wicha souhaite croître plus rapidement que l’industrie. « Une croissance entre 10 et 15 % est attendue dans l’industrie. On peut bâtir une entreprise de 250 à 500 millions de chiffre d’affaires dans les trois à cinq prochaines années à l’aide d’acquisitions. Mais ça peut aussi être des fusions d’égaux. On veut effectuer une expansion géographique, conquérir de nouveaux marchés, dénicher de nouveaux clients et élargir notre expertise. »

Outre RBC et Meta, Haivision dit compter sur des clients comme Microsoft, Salesforce, NYSE, la LNH, Fox Sports, NASCAR, le ministère américain de la Défense, SpaceX et la NASA.

Haivision prétend par ailleurs avoir inventé le protocole SRT (Secure Reliable Transport) qui est aujourd’hui le protocole le plus utilisé dans le monde sur l’internet pour la diffusion en continu, selon Mirko Wicha.