(Québec) Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, réclame que la personne qui succédera à Sophie Brochu à la direction d’Hydro-Québec obtienne l’appui d’au minimum deux des partis d’opposition à l’Assemblée nationale.

Parti libéral du Québec – Il faut une « discussion nationale »

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Le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay

Le chef par intérim du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, accepte volontiers la main tendue par François Legault. Mais le débat sur le rôle d’Hydro-Québec dans la décarbonation de l’économie ne peut se tenir derrière des portes closes, prévient-il. « Nous avons besoin au Québec d’une véritable discussion nationale » sur le sujet, dit M. Tanguay. Lors de la dernière campagne électorale, les libéraux ont présenté leur projet « ÉCO », qui propose le développement de l’hydrogène vert, produit avec l’hydroélectricité. Dans sa plateforme électorale, l’opposition officielle calculait qu’il faudrait dans un proche avenir au Québec « beaucoup d’énergie verte, [soit] environ 80 % de plus qu’aujourd’hui ». Le PLQ croit qu’il faut commencer par un plan d’efficacité énergétique qui réduirait des deux tiers le gaspillage énergétique d’ici 10 ans.

Québec solidaire – Ce n’est pas « Hydro-Legault »

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Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois

Gabriel Nadeau-Dubois prévient François Legault qu’il ne peut pas se servir d’Hydro-Québec comme d’un outil qui lui appartient pour mettre en place sans débat la vision de la Coalition avenir Québec (CAQ) en matière de développement économique. Le chef parlementaire de Québec solidaire cite la PDG sortante de la société d’État, Sophie Brochu, qui s’inquiétait l’automne dernier qu’Hydro-Québec serve de « Dollarama » aux entreprises qui cherchent à développer, avec de bas tarifs, des projets énergivores. « Le défi de la transition énergétique, c’est le principal enjeu des prochaines décennies au Québec. Hydro-Québec sera un atout pour le peuple québécois pour le relever. Ça mérite un vrai débat de société », dit M. Nadeau-Dubois. « Hydro-Québec ne doit pas devenir Hydro-Legault », ajoute-t-il. Lors des dernières élections, Québec solidaire proposait notamment de « nationaliser sous contrôle régional l’ensemble des industries produisant des énergies renouvelables », comme l’éolien ou le solaire, « afin de compléter la nature publique de la production de l’énergie au Québec ».

Parti québécois – Une nomination apolitique

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Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon

Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, exige d’avoir un rôle à jouer dans la nomination du prochain PDG d’Hydro-Québec. Si François Legault veut trouver une personne « en mode développement », il doit solliciter l’avis de ses adversaires au Salon bleu avant de nommer la personne qui succédera à Sophie Brochu, dit-il. Concrètement, le PQ demande au premier ministre d’accorder aux partis de l’opposition une audience avec la personne que le gouvernement voudra nommer à ce poste. Les péquistes veulent aussi que M. Legault obtienne l’appui d’au moins deux partis de l’opposition avant d’officialiser sa nomination. « Clairement, deux visions s’opposaient entre celle [du ministre de l’Économie et de l’Énergie], Pierre Fitzgibbon, qui pousse pour des projets énergivores au profit des grandes entreprises, et celle de Sophie Brochu, qui insistait sur l’aspect environnemental », affirme M. St-Pierre Plamondon. Le chef du PQ dit qu’il faut que le prochain PDG ne facilite pas l’influence politique de la CAQ sur la direction d’Hydro-Québec.

Parti conservateur du Québec – Du gaz pour mieux électrifier

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Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime

Éric Duhaime s’est dit surpris de l’invitation de François Legault, qui veut entendre ses idées. « Je ne sais pas s’il va réactiver ma carte pour qu’on puisse entrer au parlement ou si on va se réunir dans le stationnement », a-t-il dit en boutade. Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) a tout de même salué l’ouverture du premier ministre, affirmant que le parti qu’il dirige défend des idées ignorées des autres formations politiques. Les conservateurs font la promotion du développement du gaz naturel au Québec, affirmant qu’il faut accroître ce secteur pour réussir l’électrification de l’économie. Dans sa plateforme électorale, le PCQ note entre autres que « le principal obstacle à l’électrification des transports est la capacité de production en électricité d’Hydro-Québec ». Éric Duhaime appuie dans ce contexte la construction de nouveaux barrages. Mais dans l’immédiat, son parti estime que le Québec doit « convertir une partie du chauffage hivernal au gaz naturel, pour éviter que la période de pointe en hiver n’oblige les gens à choisir entre se chauffer ou conduire leur voiture électrique ». M. Duhaime souhaite aussi que l’industrie du gaz naturel au Québec identifie des secteurs où des projets seraient rentables. Le rôle du gouvernement serait « de s’assurer qu’il y ait de l’acceptabilité sociale dans les communautés où ça va se faire ».