(Toronto) Environ un commerçant canadien sur cinq envisage d’imposer un supplément aux clients qui paient avec une carte de crédit pour compenser les frais de traitement, révèle un nouveau sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), tandis que la plupart hésitent à le faire, de peur de perdre des clients.

Le rapport de la FCEI précède l’entrée en vigueur, jeudi, de nouvelles règles qui donneront aux petites et moyennes entreprises le pouvoir d’ajouter un supplément sur certaines transactions par carte de crédit. Cette possibilité ne sera cependant pas offerte aux commerçants québécois, puisque la Loi sur la protection du consommateur l’interdit.

Si 19 % des répondants au sondage de la FCEI affirment qu’ils imposeront les frais supplémentaires, 26 % ont plutôt indiqué qu’ils prévoyaient le faire seulement si leurs concurrents ou fournisseurs le faisaient. Environ 40 % des petits commerçants disent ne pas encore être certain de leur décision, et 15 % n’ont pas l’intention de demander le supplément.

Les entreprises qui vendent souvent à d’autres entreprises sont plus susceptibles de facturer des frais supplémentaires pour l’utilisation de la carte de crédit, a révélé l’enquête, tandis que les entreprises qui servent les consommateurs étaient moins susceptibles de dire qu’elles le feraient.

La vice-présidente principale des affaires nationales de la FCEI, Corinne Pohlmann, a affirmé que les petits commerçants étaient confrontés depuis longtemps à des frais de traitement de carte de crédit élevés. La capacité à facturer des frais supplémentaires devrait en outre aider les petits commerçants à faire face à la forte croissance de leurs coûts d’exploitation.

Le vice-président pour le Québec de la FCEI, François Vincent, a cependant regretté que le régime du Québec soit différent de celui des autres provinces.

« Il est nécessaire de moderniser la Loi sur la protection du consommateur afin de l’adapter au contexte d’aujourd’hui », a-t-il affirmé dans un communiqué, précisant avoir l’intention de traiter de ce « dossier prioritaire » avec le prochain ministre québécois de la Justice, après la formation du nouveau conseil des ministres.