Les victimes de l'affaire Mount Real, qui ont perdu 130 millions de dollars, sont atterrées de penser qu'il faudra encore plus d'un an avant que les dirigeants de cette firme n'aient leur procès. À la fin du mois de décembre, le tribunal a fixé au 12 mars 2013 la date du procès dans cette affaire. Le comité des 1600 victimes estime que les parties n'ont pas fait les efforts suffisants pour accélérer le processus, sept ans après l'éclatement du scandale. Ils invitent les victimes à s'en plaindre par écrit à la juge en chef de la Cour du Québec, Elizabeth Corte.

Des victimes de 90 ans

En novembre 2005, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a mis le groupe Mount Real sous tutelle, des investisseurs se disant incapables de se faire rembourser. Depuis, l'AMF a découvert que le groupe était une coquille vide; les investisseurs ont tout perdu.

Après enquête, l'AMF a déposé des accusations contre les dirigeants, notamment Lino Matteo, en 2008. «Un grand nombre de victimes ont de 70 à plus de 90 ans, et huit ans est une très longue attente pour que justice soit rendue.»

«La fraude de Norbourg s'est produite à peu près à la même époque et Vincent Lacroix a eu son procès, a été condamné et a purgé sa peine. L'affaire Earl Jones est encore plus récente, et lui également est en train de purger sa peine. Bien que nous soyons conscients du fait que l'affaire Mount Real est fort complexe, nous croyons que les victimes ont droit à ce que justice soit faite dans un délai raisonnable», écrivent des membres du comité à la juge en chef.

Ces derniers notent que les défendeurs, passibles de prison, trouvent des moyens pour retarder le processus judiciaire. Or, ils craignent que les défendeurs n'invoquent maintenant l'article 11B de la Charte canadienne des droits et libertés qui accorde à tout inculpé le droit «d'être jugé dans un délai raisonnable».

Une audience pour une requête des défendeurs aura lieu le 26 janvier au palais de justice de Montréal et le comité suggère aux victimes de s'y présenter en grand nombre.