Le fonctionnaire qui a associé l’autorisation donnée à Northvolt de détruire des milieux humides à une « commande gouvernementale » ne connaissait pas le dossier, a indiqué le ministre de l’Environnement Benoit Charette. Il assure « qu’aucune pression politique » n’a été exercée sur les employés en charge du dossier.

« C’est un fonctionnaire qui travaille dans l’Est, qui n’est pas du tout associé à la démarche […] il n’a jamais été impliqué dans le dossier. Il se demandait si on a tourné les coins ronds, la question est légitime », a expliqué M. Charette en entrevue avec La Presse.

Le ministre réagissait à un reportage de Radio-Canada, qui citait deux messages rédigés par le coordonnateur de l’équipe d’analyse et d’expertise du ministère de l’Environnement pour la région du Bas-Saint-Laurent, Ghislain Côté.

Selon M. Côté, l’autorisation accordée par le ministère à l’entreprise suédoise pour détruire des milieux humides est une « commande gouvernementale ». Il estime que le ministère a accepté de jouer le jeu de la politique et de mettre de côté, l’instant d’un dossier, sa mission ».

« Si c’est une décision qui relève du ministre, assumez-la. La Loi sur la qualité de l’environnement vous en donne le droit, mais ne faites pas porter de fardeau aux équipes qui œuvrent, normalement, en toute indépendance », a dit M. Côté dans ces messages, qu’il a adressés au ministre et à de hauts fonctionnaires, les 21 et 25 février.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Terrain de la future usine Northvolt

Par la suite, a expliqué M. Charette, les hauts dirigeants du ministère « ont décidé de convoquer les gens d’un peu partout », du ministère pour expliquer « ce qui s’est passé » dans le cas Northvolt, et plaider que le travail a été bien fait. « Ce n’est pas moi qui ai demandé à organiser cette rencontre », a-t-il dit.

Pas d’ingérence, selon le SPGQ

M. Charette martèle qu’il n’y a pas eu d’ingérence politique. Il s’appuie sur un article de La Presse Canadienne diffusée le 27 février où le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) défend la biologiste qui a rédigé deux analyses divergentes concernant le site où devrait être construite l’usine de cellules de batteries Northvolt, en Montérégie.

Le président du syndicat, Guillaume Bouvrette, affirme que la fonctionnaire lui a assuré qu’elle n’avait pas subi de pression politique lors d’une conversation avec lui. « Elle n’a pas eu de pressions politiques quant aux conclusions » de ses rapports, a-t-il affirmé.

M. Charette souligne que l’analyste Côté n’a pas à craindre de faire face à une sanction pour avoir écrit son message puisque sa démarche était légitime.