(Québec) Les parlementaires québécois ont parlé d’une seule voix mardi au Salon bleu afin de souligner « l’importance du travail d’enquête de la journaliste Léa Carrier » de La Presse pour son récent reportage sur la montée des discours misogynes dans les écoles au Québec.

La motion, qui a été présentée par la députée de Québec solidaire (QS) Ruba Ghazal, conjointement avec des élus de tous les partis, condamne par ailleurs « la campagne haineuse [à l’égard de Mme Carrier] depuis la parution de son article ».

Le 19 novembre dernier, La Presse publiait une enquête-choc ayant pour titre « Le discours misogyne entre à l’école » dans laquelle l’émergence d’un discours misogyne dans les écoles était décrite en lien avec la popularité en ligne de l’influenceur masculiniste britannico-américain Andrew Tate, qui prône le retour aux rôles traditionnels des hommes et des femmes. Ce dernier affirme entre autres que les femmes sont « intrinsèquement paresseuses », qu’elles ont « une part de responsabilité » lorsqu’elles sont victimes d’agressions sexuelles et que leur valeur est inversement proportionnelle au nombre de leurs partenaires sexuels.

Commentaires sexistes lancés en classe, tensions entre les garçons et les filles : le Centre de la prévention de la radicalisation menant à la violence constate désormais une hausse des demandes d’assistance dans les écoles en lien avec les enjeux liés au genre.

De passage à l’émission Tout le monde en parle dimanche sur les ondes de Radio-Canada, Mme Carrier a raconté avoir reçu des messages sexistes et misogynes après la publication de son article.

« Ces commentaires insultants que j’ai reçus viennent selon moi prouver le bien-fondé de l’article, qui dit qu’il y a une normalisation dans la société [des discours misogynes] – et en particulier sur les réseaux sociaux où se trouvent en très grand nombre les jeunes, et sur lequel on n’a presque aucun contrôle. Ou sinon, pas du tout », a-t-elle dit.