(Ottawa) Le sort des otages détenus par le Hamas et des civils coincés dans la bande de Gaza est de plus en plus précaire, et leur temps est compté, avertit la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

Il y a, selon elle, urgence de conclure une entente afin de permettre aux étrangers et aux otages de sortir de l’enclave, où Israël et le Hamas sont engagés dans de violents combats au sol.

« Nous avons besoin d’un accord de toutes les parties pour faire sortir les ressortissants étrangers, y compris les Canadiens », a-t-elle déclaré lundi à Toronto.

« Nous devons aussi libérer tous les otages, et nous devons permettre à la nourriture, au carburant et à l’eau d’entrer dans la bande de Gaza », a ajouté la cheffe de la diplomatie canadienne.

À ces fins, le Canada « va demander à d’autres pays de se joindre à l’appel », a-t-elle lancé en français dans un discours livré devant un parterre d’invités de l’Economic Club of Canada.

À ce jour, « nous sommes toujours à la recherche de deux personnes qui pourraient être détenues en otage », et quelque 400 Canadiens « sont pris au piège à Gaza dans la peur et le désespoir », a-t-elle enchaîné.

« C’est pourquoi nous avons besoin de pause humanitaire, d’une trêve humanitaire, à Gaza », a martelé la ministre Joly, évoquant une « tragédie humaine » dans le territoire.

Elle a aussi condamné les violences des colons israéliens à l’endroit des Palestiniens, en Cisjordanie.

« Les attaques de colons extrémistes doivent cesser », a-t-elle tranché dans cette allocution qui est un prélude à celle qui se tiendra mercredi au Conseil des relations internationales de Montréal.

Proches endeuillés, cessez-le-feu réclamé

Pendant ce temps, à Ottawa, des proches de victimes des attentats perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier étaient venus lancer un appel à l’aide pour libérer leurs proches pris en otage, ou pleurer leurs morts.

Parmi eux figurait Harel Lapidot, l’oncle de Tiferet Lapidot, 22 ans, assassinée au festival techno Tribe of Nova, comme quelque 260 autres participants.

« Elle devait célébrer son 23anniversaire le lundi suivant cet horrible samedi », a laissé tomber le natif de la Saskatchewan.

À peu près au même moment, dans un autre édifice de la cité parlementaire, des dirigeants des communautés musulmane, chrétienne et juive lançaient un appel à un cessez-le-feu immédiat.

Le gouvernement Trudeau, à l’instar de ses plus proches alliés, a écarté cette option.

Vidéos des massacres

En matinée, l’ambassade d’Israël au Canada avait convié les journalistes de la colline à un visionnement de certaines séquences vidéo des attaques perpétrées par le Hamas, notamment dans les kibboutz.

Les vidéos tournées à l’aide de caméras GoPro des hommes armés du Hamas, ou filmées par des caméras de sécurité, montraient plusieurs scènes difficiles à soutenir.

On y voyait des gens se faire abattre dans leur véhicule ou en pleine rue, des lits ensanglantés, des corps brûlés vifs.

Un attaché de l’armée israélienne au Canada a affirmé que les scènes les plus explicites avaient été évacuées de ce montage d’une durée d’environ 10 minutes.

Il n’a pas été en mesure de confirmer une information qui a largement circulé et voulant qu’une quarantaine de bébés aient été décapités à Kfar Aza.