(Saint-Paulin) Marc Tanguay répète qu’il a une « énergie renouvelée », qu’il est « indigné » des échecs du gouvernement Legault, mais de nouvelles idées à proposer viendront plus tard, « en temps et lieu ». Le Parti libéral précisera également cet automne les règles encadrant sa prochaine course à la direction.

Le chef par intérim de l’opposition officielle, qui a récemment annoncé – face à un caucus qui le pressait à se décider – qu’il ne sera pas candidat pour obtenir ce poste de façon permanente, n’a pas dévoilé de nouvelles propositions lors de son caucus présessionnel, mardi et mercredi en Mauricie.

« On en a plusieurs propositions. Maintenant, il s’agit d’une question de comment les communiquer, quand les communiquer », a-t-il dit, précisant qu’elles seront faites « en temps et lieu » et que les libéraux déposeront des projets de loi au Salon bleu.

Marc Tanguay et les libéraux estiment avoir du temps devant eux, alors que la mission de l’opposition officielle est de se positionner face à l’électorat comme un gouvernement en attente.

« L’élection est en octobre 2026. Il y aura des étapes qui seront franchies, des étapes importantes et majeures », a-t-il affirmé, en référence à l’élection d’un prochain chef, mais aussi du rapport sur la relance du parti que déposera le comité formé de l’ex-sénateur André Pratte et de la députée dans la circonscription de Bourassa-Sauvé à Montréal, Madwa-Nika Cadet.

D’ici là, le mot d’ordre à son caucus est le même que celui que servait l’entraîneur Bill Belichick des Patriots de la Nouvelle-Angleterre : « do your job ! », a résumé M. Tanguay.

Quelle place pour l’environnement ?

En énumérant ses priorités pour la session parlementaire, qui débute le 12 septembre prochain, le chef par intérim du Parti libéral a cité le coût de la vie, l’accès au logement et la valorisation des métiers de première ligne, comme les infirmières et les enseignants. À ce sujet, il estime que Québec doit faire un rattrapage salarial en renouvelant les conventions collectives du secteur public afin d’éviter un « automne chaud », comme l’ont promis les syndicats.

Mais quelle place occupent dans son agenda l’environnement, la lutte et l’adaptation aux changements climatiques ? En entrevue à La Presse, le ministre des Finances, Eric Girard, affirmait mercredi qu’il y aurait des sommes supplémentaires dans le prochain budget pour adapter le Québec aux dérèglements du climat.

« La lutte aux changements climatiques et l’environnement va toujours transcender tous les enjeux. […] Pour nous, quand je vous parle d’économie, c’est l’étape première, l’outil premier que si vous n’avez pas, vous ne serez pas capable d’atteindre la lutte aux changements climatiques », a répondu Marc Tanguay.

Questionné à savoir si l’opposition officielle jugeait nécessaire d’imposer des mesures liées de l’écofiscalité, comme une taxe kilométrique, pour changer des comportements qui créent de la pollution, ou bien si le Québec devait réduire la taille de son parc automobile, comme l’affirme Pierre Fitzgibbon, M. Tanguay ne s’est pas aventuré avec des réponses concrètes.

« Le plan, [ce n’est] clairement pas de taxer. Le plan au Parti libéral du Québec, c’est de créer de la richesse pour pouvoir la redistribuer », a-t-il répondu.

Face à l’inflation et à la hausse du coût de la vie, il affirme que le gouvernement doit proposer des mesures ciblées et salue qu’il cesse d’envoyer des chèques aux contribuables.

Les yeux rivés vers la course

Malgré que des candidats pressentis du caucus libéral ont tour à tour annoncé dans les dernières semaines qu’ils ne voulaient pas devenir chef libéral, Marc Tanguay reste convaincu qu’il y aura une course.

« Je demeure confiant qu’on aura une vraie course, une belle course avec des candidatures relevées qui vont venir nous aider à rétablir le Parti libéral du Québec comme étant l’option de changement face à ce gouvernement Legault qui est déjà fatigué », a-t-il dit.

« Notre défi collectif, pour nous, c’est d’arriver avec des solutions tangibles et concrètes », a-t-il enchaîné, citant une phrase qu’il répète régulièrement – « la pertinence vient de la proximité » – pour inciter ses collègues à retourner sur le terrain, à la rencontre des citoyens.

« Vous allez me voir avec une énergie renouvelée, […] peut-être même des fois vous allez vous dire OK, il a pris son café. […] Je ne fais pas ça pour faire rire la galerie, je fais ça parce que nous sommes indignés des échecs du gouvernement Legault », a affirmé Marc Tanguay, promettant un automne où il sera « plus combatif que jamais ».