De Québec à Ottawa, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos correspondants parlementaires cette semaine.

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Citation de la semaine

Pour les maires, c’est toujours plus facile de quêter à Québec que de faire le ménage dans leurs dépenses.

Le premier ministre François Legault, répliquant aux critiques des maires outrés par les déclarations de Geneviève Guilbault pour qui « gérer le transport collectif et les sociétés de transport, ce n’est pas une mission de l’État ».

Chiffre de la semaine

11 861

PHOTO GETTY IMAGES

Le dernier bilan du ministère de la Santé et des Services sociaux révèle en effet que 11 861 Québécois se trouvent toujours sur la liste d’attente pour une intervention chirurgicale.

Malgré son plan de rattrapage, le ministre de la Santé Christian Dubé rate sa cible de réduire le nombre d’interventions chirurgicales en attente depuis plus d’un an à 7600 au 31 mars. Le dernier bilan du ministère de la Santé et des Services sociaux révèle en effet que 11 861 Québécois se trouvent toujours sur la liste d’attente.

Petits sondages, gros boudage

François Legault ne répond plus aux questions des journalistes en quittant son bureau pour se diriger au Salon bleu et participer aux travaux parlementaires. Cette semaine, à la suite de l’une de ces marches où il se fait mitrailler de questions, un micro de Radio-Canada a capté ses propos empreints d’exaspération : « Combien de semaines ça va prendre pour qu’ils comprennent ? » Il pourrait poser la question à Justin Trudeau. Le premier ministre canadien s’éloigne lui aussi de plus en plus des micros qui lui sont tendus par les journalistes parlementaires. Celui qui avait l’habitude de se prêter à l’exercice en marge des réunions du cabinet et du caucus (le mardi et le mercredi) ou de la période des questions ne le fait presque plus, et cela, depuis des semaines. « Bonjour, tout le monde », se contente-t-il généralement d’offrir. Idem pour François Legault.

Une main haute pour Canada

PHOTO TIRÉE DU COMPTE X DE GÉRARD DELTELL

Dominique Vien tenant une pancarte « Québec pour Pierre » entourée de collègues portant le chandail « Le gros bon sens pour Canada » du Parti conservateur

La marchandise promotionnelle du Parti conservateur manque de gros bon sens grammatical. En anglais, ça va : « Common sense for Canada », lit-on en majuscules sur le chandail de hockey distribué aux élus de la formation. C’est en français que ça se gâte : « Le gros bon sens pour Canada ». De plus, le slogan écrit sur la pancarte que tenait dimanche soir la députée Dominique Vien lors de l’annonce de la candidature d’Eric Lefebvre à Victoriaville (« Québec pour Pierre ») ne passe pas non plus le test. À méditer en réécoutant un succès souvenir de la campagne libérale de 2019, ou en se remémorant ce que disait souvent le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe : à Ottawa, les deux langues officielles sont l’anglais… et la traduction simultanée.

Regardez la vidéo de la campagne libérale de 2019

Bonne chance avec l’Agence du revenu !

PHOTO HEYWOOD YU, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe

Le premier ministre de la Saskatchewan goûtera à la médecine de l’Agence du revenu du Canada (ARC) s’il s’entête à ne pas payer la taxe fédérale sur le carbone. « Bonne chance avec tout ça, Monsieur le Premier Ministre Moe », s’est exclamé Justin Trudeau mercredi. Irrité par l’exemption sur les livraisons de mazout dont bénéficient davantage les provinces de l’Atlantique, Scott Moe a décidé qu’à partir du 1er janvier cette taxe ne serait plus perçue sur le chauffage au gaz naturel et le chauffage électrique, qui est surtout produit à partir de combustibles fossiles en Saskatchewan. « Je ne sais pas pour vous, mais avoir une dispute avec l’ARC au sujet de votre refus de payer vos impôts n’est pas une situation que je souhaite pour personne », a envoyé M. Trudeau. La Loi sur la tarification de la pollution prévoit des pénalités salées et même une peine d’emprisonnement de 12 mois dans un tel cas.

Manon Massé reprend du service

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE MANON MASSÉ

La députée solidaire Manon Massé a publié cette photo sur les réseaux sociaux pour annoncer s’être remise de son opération au cœur.

Après avoir subi une troisième opération au cœur, Manon Massé revient au travail. L’ex-co-porte-parole de Québec solidaire qui a souffert d’arythmie cardiaque avait dû s’absenter une nouvelle fois en mars. « Bonne nouvelle tout le monde. Me voici de retour sur mes deux pattes ! », a écrit la députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques sur les réseaux sociaux, jeudi. « Depuis ma dernière opération, j’ai pris un temps d’arrêt pour guérir, refaire mes forces et retrouver mon énergie. Vous comprenez que subir trois opérations au cœur, ça prend une attention particulière. […] Je fais un retour au travail, mais de façon progressive. Cette fois-ci, je veux que ça soit la bonne », a-t-elle ajouté. Bon retour !

Carbon Tax Carney

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Mark Carney

Les conservateurs du Comité permanent des finances comptent présenter une motion, mardi prochain, dans l’espoir d’y faire comparaître Mark Carney – ou Carbon Tax Carney, comme l’a surnommé Pierre Poilievre sur le réseau social X il y a quelques jours. L’expertise financière de l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre semble moins intéresser la formation que ses supposées ambitions politiques, à en croire le communiqué publié vendredi par la formation. « Il est clair que M. Carney se positionne pour le poste de [Justin] Trudeau et, puisqu’il tente d’attirer le plus possible l’attention des médias, il devrait accueillir favorablement l’invitation des conservateurs à se présenter devant le Comité », y lit-on. Le parti dit aussi vouloir piéger le NPD, qui devra faire face « à la décision de couvrir Justin Trudeau en empêchant son successeur de témoigner », selon l’analyse conservatrice.

« L’affaire de la sacoche »

Geneviève Guilbault a longuement fouillé dans son sac à main pendant qu’elle était questionnée par le député péquiste Joël Arseneau durant l’étude des crédits de son ministère. Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a critiqué sa « désinvolture », qu’il a associée à une « répétition » de l’an dernier, où Mme Guilbault s’amusait à « insérer des mots originaux » lors de cet important exercice de reddition de comptes. La ministre des Transports s’est ensuite expliquée en période de questions. « On va clarifier l’affaire de la sacoche. […] Le peu de documents que je traîne avec moi au quotidien, c’est dans mon énorme sacoche », a-t-elle lancé. Le caquiste Christopher Skeete n’a pas apprécié cette sortie du PQ. « Ça a commencé avec les souliers d’une de mes collègues et maintenant le sac d’une autre. Je vais le dire simplement, C’EST ASSEZ l’acharnement [sur] nos élues », a-t-il écrit sur les médias sociaux. « Attaquez-vous à nos idées, pas à ces femmes fortes et formidables », a ajouté M. Skeete.