(Québec) Malmené dans les sondages, le Parti libéral du Québec (PLQ) contre-attaque. À l’aube d’une nouvelle session parlementaire, il accuse la Coalition avenir Québec (CAQ) d’être une « boîte vide », Québec solidaire (QS) de manquer de crédibilité et le Parti québécois (PQ) d’être « obsédé » par l’indépendance.

En entrevue à La Presse Canadienne, le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, qui a récemment renoncé à briguer la chefferie de son parti, a assuré revenir au travail avec une « énergie renouvelée ». Les 19 députés libéraux seront réunis en caucus présessionnel mardi et mercredi à Saint-Paulin, en Mauricie.

La session parlementaire qui s’ouvre le 12 septembre prochain sera l’occasion pour le PLQ de démontrer à quel point, depuis cinq ans, la CAQ de François Legault a « regardé grossir les problèmes » et été « incapable de livrer dans des dossiers majeurs », selon Marc Tanguay.

« On n’a qu’à penser aux Maisons des aînés qui sont vides, aux maternelles quatre ans qui sont reportées en 2030, au troisième lien autoroutier qui a été abandonné, à la crise du logement où il n’y a pas de plan. […] Vous allez nous voir très combatifs », a-t-il promis.

« On ne sent pas le gouvernement Legault en contrôle des différents enjeux. Quand je regarde le gouvernement caquiste de François Legault, c’est comme si on voulait nous en mettre plein la vue dans l’emballage, puis quand c’est le temps de livrer, on ouvre sur une boîte vide. La boîte est vide », a-t-il martelé.

Il y aura des candidats, foi de Tanguay

Marc Tanguay est devenu récemment le troisième à renoncer à se porter candidat à la chefferie de son parti, après André Fortin et Monsef Derraji. Le député Frédéric Beauchemin n’a pas encore dévoilé ses intentions. Le PLQ est sans chef depuis le départ de Dominique Anglade, en décembre dernier.

Comment expliquer le peu d’engouement ? « Le fait que la course ne soit pas commencée est le principal facteur », selon M. Tanguay.

« Je suis très confiant que lorsque la course sera déclenchée, il y aura une véritable course. On veut évidemment plusieurs candidat(e)s de qualité, et je suis confiant qu’on va l’avoir », a-t-il affirmé. Pour sa part, il a jugé qu’il serait plus utile au parti comme chef intérimaire, une décision qu’il a prise avec sa conjointe, dit-il.

Selon le plus récent sondage Léger, Marc Tanguay était celui qui obtenait le plus d’appuis auprès des électeurs libéraux, suivi de loin par la députée Marwah Rizqy et le chef de Bloc Montréal, Balarama Holness.

Ce dernier a d’ailleurs confié au Journal de Québec qu’il était en réflexion, ajoutant cependant qu’il estimait que le PLQ aurait besoin de « deux décennies pour se renforcer en région, le temps qu’il y ait des changements démographiques ». En entrevue à Radio-Canada, l’ex-chef du PLQ Philippe Couillard a également semblé prédire une longue « période creuse ».

Jean-Talon

D’ici là, les libéraux subiront un test à l’occasion de l’élection complémentaire dans la circonscription de Jean-Talon, à Québec, laissée vacante par la caquiste démissionnaire Joëlle Boutin. Ce comté a toujours été libéral, jusqu’à ce que la CAQ le remporte en 2019.

Les sondages suggèrent désormais une lutte serrée entre la CAQ et le PQ.

PHOTO FRANCIS VACHON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Entourée de la députée Marwah Rizqy, à gauche, et du chef intérimaire Marc Tanguay, Elise Avard Bernier prend la parole lors du dévoilement de sa candidature à l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon.

« L’obsession péquiste, […] c’est la séparation, l’indépendance du Québec. Qu’est-ce que ça donne aujourd’hui pour ceux qui ont de la misère à joindre les deux bouts ? […] C’est quoi la priorité ? Le budget de l’an un de la séparation ou leur budget à eux ? » demande Marc Tanguay, qui n’épargne pas non plus l’adversaire solidaire.

« De l’autre côté, on a Québec solidaire qui proposait une taxe orange pour les familles. […] Pensez-vous qu’aujourd’hui, ils ont une crédibilité, Québec solidaire, pour parler de la hausse du coût de la vie ? » a-t-il raillé.

L’élection partielle dans Jean-Talon, qui se tiendra le 2 octobre prochain, servira à rappeler les priorités de tout un chacun, selon le chef intérimaire libéral.