(Montréal) Québec souhaite élargir l’usage d’armes ou d’engins de chasse dans ses parcs nationaux afin de mieux contrôler les espèces nuisibles, importunes ou surabondantes, et ainsi assurer la conservation de la biodiversité.

Le gouvernement a annoncé mercredi son intention de modifier son Règlement sur les parcs qui interdit actuellement dans un parc national le port d’armes ou d’engins de chasse, en plus de piégeage. Seuls certains employés de l’État, comme les agents de protection de la faune, ont cette permission.

Le but de la modification n’est pas d’ouvrir la porte à la chasse, qui est prohibée en vertu de la Loi sur les parcs, précise le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, dans un communiqué.

La proposition vise plutôt à étendre l’usage d’une arme ou d’un engin de chasse à certaines personnes et organismes qui auront obtenu un permis à des fins scientifiques, éducatives ou de gestion de la faune en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.

Habituellement, la gestion des parcs nationaux se fait « de manière à laisser libre cours aux processus naturels », explique le ministère.

« Cependant, dans certaines situations exceptionnelles, il peut s’avérer nécessaire d’intervenir avec une approche létale pour assurer la conservation dans les parcs nationaux », soutient-il.

Le gouvernement ajoute que la surabondance de certaines espèces a des effets négatifs sur la biodiversité, et « peut aussi générer des problèmes de sécurité routière, des dommages à la propriété et le risque de transmission de maladies et de parasites ».

Avant d’en arriver à une intervention létale, d’autres méthodes seront considérées telles que la relocalisation et la stérilisation, mentionne le ministère de l’Environnement.

Toutefois, celui-ci indique que ces approches ont leurs limites. Bien souvent, elles « requièrent des manipulations (capture, marquage, traitement) qui sont une source élevée de stress chez l’animal, et leur efficacité n’est généralement pas reconnue par la communauté scientifique ».

Le projet de modification a été publié en préavis dans la Gazette officielle du Québec pour une durée de 45 jours. Pendant cette période, des commentaires peuvent être formulés auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Par la suite, le Règlement modifiant le Règlement sur les parcs sera de nouveau publié pour édiction et entrera en vigueur dans les 15 jours suivants.

Si adoptée, la nouvelle autorisation s’appliquera notamment à la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ) et à l’Administration régionale Kativik (ARK).