(Ottawa) Le gouvernement fait tout pour obtenir les ressources nécessaires afin de lutter contre les incendies de forêt. Elles sont toutefois surchargées, a admis le premier ministre Justin Trudeau mercredi. De son côté, la Défense nationale n’écarte pas de fournir des pilotes pour conduire les avions-citernes en cas de pénurie.

« Tout d’abord dans la situation immédiate, on est en train de tout faire pour s’assurer qu’on ait les ressources que ce soient les pompiers, que ce soit le matériel, que ce soit le transport nécessaire ou les avions-citernes nécessaires pour répondre aux urgences à travers le pays », a assuré M. Trudeau lors d’une conférence de presse pour faire le bilan des incendies de forêt qui font rage un peu partout au pays.

Le nombre de feux toujours en activité totalise 414 d’est en ouest, dont 239 sont considérés hors de contrôle. Il s’agit de « l’année la plus difficile jamais enregistrée », a reconnu le ministre de la Protection civile, Bill Blair. En tout, le Canada a répertorié 2293 incendies depuis le début de l’année. Une superficie d’environ 3,8 millions d’hectares a été consumée. Plus de 20 000 personnes sont présentement évacuées.

« On voit qu’on est dans une année pire que ce qu’on a déjà eu et nos ressources sont étirées, mais on continue d’être là dans la mesure du possible », a indiqué le premier ministre.

« Mais c’est certain que pour les années à venir, il va falloir qu’on réfléchisse pour s’équiper pour cette nouvelle réalité. On va faire face à de plus en plus d’évènements météorologiques extrêmes qui vont coûter de plus en plus cher aux familles, aux communautés et aussi pour notre pays. »

La Presse Canadienne rapportait mardi que le Canada n’a pas construit d’avions-citernes comme les canadairs CL-215 et CL-415 depuis 2015. Depuis, Bombardier a vendu son programme d’avions-citernes à Viking Air, une entreprise établie en Colombie-Britannique qui ne construira pas ses premiers appareils avant 2027 et dont le carnet de commandes est déjà rempli pour fournir l’Indonésie, la France, l’Espagne et d’autres pays européens.

À plus court terme, ce sont les pilotes des avions-citernes de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) qui manqueront d’ici une semaine au Québec. Ceux-ci auront atteint leur temps de devoir maximum d’ici une semaine. La Défense nationale pourrait-elle alors fournir des pilotes ?

« Nous savons que nous avons une capacité ici au Canada, a répondu la ministre Anita Anand. Nous continuons d’examiner cette possibilité pour aider avec nos forces, avec les incendies de forêt et avec d’autres choses internationales. »

Elle a toutefois pris soin de préciser que les Forces armées canadiennes étaient déjà en « reconstitution » et qu’elles doivent recruter davantage de personnel.

À ce jour, 300 militaires ont été déployés à Sept-Îles pour lutter contre les incendies de forêt. Ils offrent également un appui pour la planification et la coordination ainsi que le transport aérien. C’est le plus grand groupe à avoir été dépêché dans une province au pays. Le NCSM Jolliet de la Réserve navale a également été envoyé là-bas afin de servir de base d’opérations.

Un avion Hercules a également prêté secours aux résidants de la Minganie et de Schefferville en raison de la fermeture du pont Touzel. Il a été utilisé pour y acheminer de la nourriture et du matériel.

À titre de comparaison, 130 militaires ont été déployés en Alberta et 100 autres viennent de terminer une formation pour participer à la lutte contre les incendies de forêt en Nouvelle-Écosse.

Avec Charles Lecavalier, La Presse, et La Presse Canadienne