(Ottawa) La Commission sur l’ingérence étrangère écarte la demande du Bloc québécois de prolonger les audiences publiques à la lumière de certains témoignages entendus il y a trois semaines.

La juge Marie-Josée Hogue, qui préside cette commission, entend donc déposer un premier rapport comme prévu le 3 mai. Ce rapport portera sur les activités d’ingérence étrangère qui auraient été menées par la Chine, l’Inde et la Russie, entre autres, durant les élections fédérales de 2019 et 2021.

La semaine dernière, le Bloc québécois a envoyé une lettre à la juge Hogue la pressant de prolonger les audiences publiques dans la foulée des témoignages de Justin Trudeau, de ses proches collaborateurs et du directeur du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS), David Vigneault. Ces témoignages ont soulevé de nombreuses questions qui devaient être examinées, ont plaidé le chef bloquiste Yves-François Blanchet et le député René Villemure dans la missive.

« Aujourd’hui, force est de constater qu’à l’approche de la fin des travaux de la première étape, la Commission manque de temps pour pleinement mener cet aspect de son mandat à bien. Alors que nous pensions que le temps alloué aux audiences allait suffire, le constat est tout autre : les témoignages ont soulevé des questionnements et des enjeux qu’on ne peut simplement pas laisser dans cet état », ont affirmé les élus bloquiste dans la lettre

Mais la juge Hogue a rappelé que les décrets adoptés par le cabinet pour mettre sur pied la commission ne lui donnent pas le pouvoir de prolonger les délais qui ont été fixés.

« Les travaux de la Commission et les échéances qui y sont associées sont dictés par le mandat de la Commission, qui est énoncé dans les décrets C. P. 2023-882 et C. P. 2023-1316. Par conséquent, la Commissaire n’a pas le pouvoir de prolonger ces délais », a affirmé la juge Hogue dans sa réponse au Bloc québécois.

« Il est utile de souligner que les questions à examiner au cours des première et deuxième étapes de la phase factuelle des travaux de la Commission sont, dans une certaine mesure, interdépendantes. Les travaux de la Commission sont donc loin d’être terminés », a-t-elle pris soin de souligner.

Les audiences publiques de la Commission sur les activités d’ingérence menées par la Chine et d’autres États ont pris fin il y a deux semaines.