De Québec à Ottawa, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos correspondants parlementaires cette semaine

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La citation de la semaine

J’ai toujours dit que j’aime le Canada, qu’un jour, je pourrais être intéressé à être ministre des Finances du Canada, mais ce n’est pas là que je suis maintenant.

Le ministre québécois des Finances, Eric Girard, après la décision du député Eric Lefebvre de quitter la Coalition avenir Québec pour faire le saut au fédéral sous la bannière du Parti conservateur du Canada de Pierre Poilievre. Il refuse d’exclure la possibilité de l’imiter.

La citation de la semaine (bis)

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le premier ministre de la République française, Gabriel Attal, à l’Assemblée nationale du Québec, le 11 avril dernier

Je ne m’attendais pas à cet effet-là !

Le premier ministre français, Gabriel Attal, cité dans le magazine Le Point, après l’ovation debout qu’a suscitée la semaine dernière à l’Assemblée nationale « son plaidoyer en faveur de la langue française, de la jeunesse et de la laïcité, cette “liberté qui permet l’égalité et la fraternité” ».

« Non, je n’ai pas honte »

Humiliation publique ou exercice légitime de reddition de comptes ? Les députés ont dépoussiéré mercredi une vieille procédure pour forcer Kristian Firth à répondre (enfin !) à toutes leurs questions sur les dépassements de coûts de l’application ArriveCAN. Ce genre de comparution ne s’était pas produit depuis 1913. Le cofondateur de GC Strategies s’est présenté dans ses plus beaux habits, les traits tirés, à la barre de la Chambre des communes pour se faire réprimander par son président, puis interroger par les députés. Greg Fergus lui a rappelé qu’il devait répondre à toutes les questions, même celle de la cheffe du Parti vert, Elizabeth May, qui a conclu ces deux heures de témoignage avec un « N’avez-vous pas honte ? ». « Non, je n’ai pas honte », a-t-il dit. Certains observateurs n’ont pas pu s’empêcher de remarquer que cette obligation de répondre devrait aussi s’appliquer au gouvernement lors de la période des questions…

Legault, impatient

« Quel est votre plus grand défaut ? », a demandé le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, à François Legault lors de la commission parlementaire sur l’étude des crédits budgétaires du ministère du premier ministre. « J’entends les gens dire autour de moi. Je ne suis pas patient. La secrétaire générale est d’accord », a dit M. Legault, sourire en coin. Il a profité de l’occasion pour expliquer son style de gestion. L’ancien homme d’affaires veut des « résultats à court terme » et est « têtu ». « Chaque lundi, on [lui et la secrétaire générale Dominique Savoie] se rencontre et je reviens avec mes cinq priorités. La santé, l’éducation, l’économie, l’environnement et l’identité. Je travaille sur ces cinq. On a de rattachés à nos cinq priorités des gestes concrets sur lesquels on travaille », a-t-il expliqué.

Un gouvernement qui vieillit vite, à en croire les conservateurs

Les libéraux de Justin Trudeau ont pris un soudain coup de vieux cette semaine. « Après huit ans de ce gouvernement… », entendait-on encore la semaine dernière en prémisse des questions de plusieurs conservateurs à la Chambre des communes. Sans même avoir soufflé une chandelle de plus, les libéraux ont enregistré une nouvelle année au compteur, à en croire l’opposition. « Après neuf ans de ce gouvernement… », ont actualisé les élus conservateurs en cette semaine de dépôt du budget. Le chef Pierre Poilievre est passé à un cheveu de se tromper dans son calcul, mais il s’est repris juste à temps. Et ses troupes reprennent abondamment la même ligne depuis. Élus le 19 octobre 2015, les libéraux ont huit ans et demi de gouvernance derrière la cravate.

Solliciter un mandat en Ontario ?

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, avait une recommandation à faire au premier ministre Justin Trudeau au lendemain de la présentation du budget fédéral. Ce dernier budget multiplie les interventions fédérales dans les champs de compétence des provinces : les services de garde, l’assurance dentaire, l’assurance médicaments, les infrastructures municipales et le logement. « Le premier ministre a une fascination pour les compétences du Québec et des provinces. Je veux demander au premier ministre s’il a déjà considéré, pour vraiment aller dans ce qui l’intéresse, d’être candidat comme premier ministre dans sa province préférée : l’Ontario. » Le principal intéressé s’est montré très peu impressionné par cette suggestion !

Mauvais bulletin pour le ministère de l’Éducation

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Éducation du Québec, Bernard Drainville

Une fois de plus, le ministère de l’Éducation a un mauvais bulletin en matière d’accès à l’information. Les deux tiers de ses réponses aux demandes qui lui sont faites en vertu de la loi dépassent le délai légal de 30 jours. Et c’est un ancien journaliste qui dirige ce ministère ! « Les délais sont inacceptables. Ils vont être raccourcis », a promis Bernard Drainville. Le ministère de l’Éducation était aussi un cancre en la matière sous Jean-François Roberge. Qui est ministre responsable de l’accès à l’information aujourd’hui ? Jean-François Roberge. Il refuse de s’engager à rouvrir la loi d’ici la fin du mandat pour en corriger les nombreuses lacunes.

Gros bon sens ou gros non-sens ?

PHOTO PATRICK DOYLE, ARCHIVES REUTERS

Le ministre du Logement du Canada, Sean Fraser

C’est la guerre des slogans sur les banquettes de la Chambre des communes. Le ministre du Logement, Sean Fraser, a répliqué au « gros bon sens » de Pierre Poilievre par le « gros non-sens ». Il faut dire que les slogans incisifs répétés inlassablement sur toutes les tribunes par le chef conservateur retiennent l’attention des électeurs. Les libéraux tentent maintenant de reprendre du poil de la bête. Et qu’est-ce que le « gros non-sens » ? D’éventuelles coupes conservatrices dans les programmes pour la classe moyenne, la construction de logements et l’environnement.