(Québec) La Ville de Québec a engrangé 65,7 millions de dollars en surplus en 2022, dans un contexte économique inflationniste. La preuve que l’administration de la capitale est en « total contrôle », selon son maire.

« On va gérer l’argent des autres comme la prunelle de nos yeux », a lancé Bruno Marchand mardi, au moment de présenter les résultats de la dernière année.

Cette première année financière complète de l’administration Marchand a vu une hausse des revenus de 6,9 % par rapport à 2021. Les dépenses, elles, ont grimpé de 6,5 %.

« Malgré l’immense tempête des derniers mois, on présente un extraordinaire bulletin et j’en suis très fier », a lancé le maire Marchand.

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Bruno Marchand

L’augmentation des revenus est venue en bonne partie d’une hausse marquée des droits de mutation immobilière, la fameuse taxe de bienvenue. D’importantes transactions commerciales ont dopé les recettes.

La Ville a déjà prévu un scénario bien différent pour 2022 avec l’effondrement du nombre de transactions immobilières : Québec prévoit une baisse de 35 % des droits de mutation cette année.

La dette a quant à elle fondu de 11,7 millions, pour s’établir à 1,54 milliard.

Le maire Marchand n’a pas voulu s’engager mardi à limiter la future hausse d’impôts fonciers à 2,5 %, comme l’augmentation de cette année. « Je le souhaite, mais je ne peux m’engager aujourd’hui, ce serait une promesse d’ivrogne, a-t-il dit. Il faut voir comment évolue le contexte. […] Notre objectif est de garder les taxes le plus bas possible. »

La Ville a dépensé environ 100 millions en 2022 dans son projet de tramway, le plus important chantier de l’histoire de la capitale. Cette somme n’a toutefois pas grevé le budget, car la Ville a obtenu des subventions des gouvernements supérieurs pour éponger ces dépenses.

Faut-il moins déneiger ?

Le maire Marchand a par ailleurs ouvert mardi l’éternelle boîte de Pandore du déneigement. Les précipitations abondantes en 2022, la hausse du coût du carburant et la pénurie de main-d’œuvre ont fait flamber le coût du déneigement l’année dernière. La Ville a dû payer 15,8 millions de plus que ses propres prévisions.

« Au plan environnemental, notre transport de neige, l’utilisation de carburant, ça ne va pas dans le bon sens », a dit Luc Monty, directeur général de la Ville de Québec. « Il faut commencer à se questionner. De transporter de la neige pour aller la faire fondre dans des dépôts qui débordent… Ça va nécessiter un questionnement. »

Le conseil municipal va tenir la semaine prochaine un comité plénier sur la question du déneigement. Ce sera l’occasion pour les élus de réfléchir à la direction que prendra la capitale qui, selon le maire Marchand, est la ville au Québec qui déneige le plus rigoureusement ses rues, cela à grands frais.

« On ne peut pas être vert, déneiger dès qu’il tombe un centimètre et s’attendre à ce que ça n’ait pas d’impact sur le budget. Ce sont trois attentes irréconciliables », dit le maire, qui note que le déneigement est possiblement ce qui est le plus polluant dans toutes les opérations de la Ville.

« Si le citoyen dit : "moi, je veux être déneigé dès qu’il tombe un centimètre", alors on va monter le compte de taxes de 10 %, mettre une gratte dans chaque rue », illustre Bruno Marchand.

« Si ce n’est pas ça qu’on veut, alors qu’est-ce qu’on fait ? Où est le point d’équilibre ? »