(Ottawa) La réaction du Canada à l’allocution de Vladimir Poutine est venue de la bouche de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, qui a descendu en flammes ce discours fleuve prononcé par le maître du Kremlin.

La numéro un de la diplomatie canadienne a choisi l’Assemblée générale des Nations unies comme forum pour exprimer la position d’Ottawa. Dans le discours qu’elle a prononcé en fin d’après-midi au siège de l’institution, à New York, elle a vertement critiqué celui livré la veille par le dirigeant russe.

« Le président Poutine est entièrement responsable de cette guerre. Sa dernière allocution prouve qu’il reste déconnecté de cette réalité. Son allocution n’était rien de plus que des absurdités recyclées », a affirmé la ministre dans son plaidoyer livré en anglais et en français.

Et la décision du chef de l’État de geler la participation de la Russie au traité New Start sur le désarmement nucléaire n’est quant à elle « rien de moins qu’irresponsable », a-t-elle tranché dans ce discours en amont de la mise aux voix d’une résolution portant sur l’invasion ukrainienne.

Il est prévu que les États membres se prononcent jeudi sur cette résolution, dont la version actuelle réitère la requête que Moscou « retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues ».

Le texte réclame aussi « l’échange complet des prisonniers de guerre, la libération de toutes les personnes illégalement détenues et le retour de tous les internés et des civils transférés de force et déportés, y compris les enfants ».

Et contrairement à ce que la Russie russe veut laisser entendre, l’adopter ne veut pas dire « choisir un camp », mais bien « choisir la paix », « choisir de défendre la Charte des Nations unies » et « respecter le droit de chaque État de décider de son propre avenir », a lancé la ministre Joly à l’assistance onusienne.

Discours croisés

Dans un discours d’une heure quarante-cinq minutes, mardi, le président Poutine a appelé les forces russes à se tenir « prêtes à réaliser des essais d’armes nucléaires », accusé l’Occident de vouloir « en finir » avec la Russie, et aussi d’avoir érigé en norme « la perversion et la maltraitance des enfants, jusqu’à la pédophilie ».

Quelques heures plus tard, du côté de Varsovie, en Pologne, le président américain Joe Biden a répondu que « l’Occident ne complote pas pour attaquer la Russie comme Poutine l’a dit », et que « les millions de citoyens russes qui veulent seulement vivre en paix avec leurs voisins ne sont pas l’ennemi ».

Le locataire de la Maison-Blanche a prononcé cette allocution discours devant des milliers de personnes dans la capitale polonaise à son retour d’une visite surprise à Kyiv, au cours de laquelle il a réaffirmé au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, l’appui indéfectible des États-Unis.

Ce déplacement survenait à l’approche du premier anniversaire du début de la guerre, le 24 février 2022.

Avec l’Agence France-Presse