(Calgary) Aux yeux du premier ministre de l’Alberta, le nouveau chef conservateur fédéral Erin O’Toole ne faisait qu’énoncer une évidence lorsqu’il a déclaré que le projet Énergie Est n’était « pas sur la table », lors de sa rencontre avec le premier ministre du Québec, François Legault.

En marge d’une annonce à Calgary, mardi, Jason Kenney a rappelé que le projet d’oléoduc pancanadien n’est plus envisagé parce que le gouvernement fédéral avait contribué à y mettre la hache en 2017.

« J’aurais aimé que ce ne soit pas le cas. J’aurais aimé que le gouvernement de Justin Trudeau n’impose pas de nouvelles réglementations ridicules qui ont poussé TC Énergie à quitter la table », a-t-il lancé.

TransCanada avait renoncé à Énergie Est face à la résistance au Québec ainsi qu’aux changements apportés au processus fédéral d’évaluation environnementale.

M. Kenney a indiqué que l’un des premiers appels téléphoniques qu’il a effectués en tant que premier ministre, l’an dernier, était avec son homologue québécois afin de lui demander de réévaluer sa position sur le projet.

François Legault a souvent évoqué l’absence d’« acceptabilité sociale » à l’idée d’un nouvel oléoduc qui traverserait la province.

Erin O’Toole, qui a remporté la course à la direction du Parti conservateur du Canada le mois dernier, dit avoir réaffirmé l’importance des pipelines lors de son entretien avec François Legault, à Montréal, lundi. Même si Énergie Est n’est « pas sur la table », il s’engage, s’il est porté au pouvoir, à s’assurer que les projets dans l’Ouest canadien continuent de stimuler l’économie du pays. Il en ferait sa priorité, promet-il.

« C’est une ressource qui est importante pour notre intérêt national. Mieux vaut obtenir le meilleur prix possible pour le pétrole alors que nous sommes en reprise », a fait valoir M. O’Toole lundi.

M. Kenney indique pour sa part que son gouvernement « n’a pas renoncé au rêve » d’un nouvel oléoduc pour acheminer le pétrole de l’Alberta vers le Nouveau-Brunswick.

Il dit s’attendre à une augmentation de la demande mondiale une fois que l’économie se sera remise de la crise sanitaire, car il y a eu très peu, voire aucun investissement pour l’exploration en amont et une autre entreprise privée pourrait selon lui ressusciter le projet.