Les personnes âgées, les étudiants et les autres usagers bénéficiant de rabais tarifaires n’auront bientôt plus besoin d’aller en billetterie pour renouveler leur carte OPUS. D’ici peu, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) aimerait pouvoir valider leur identité à distance et procéder de façon 100 % numérique.

C’est ce qu’on apprend dans un appel de propositions publié ce mardi par l’entremise de la Société de transport de Montréal (STM) sur le Système électronique d’appel d’offres (SEAO), où tous les organismes publics ont l’obligation légale de publier tout contrat qui est susceptible de dépasser 25 000 $.

Par courriel, la STM précise qu’elle vise ainsi à trouver une solution logicielle pour « permettre l’émission de cartes personnalisées qui donnent notamment droit à des tarifs réduits », mais à distance, « sans que les clients n’aient à se présenter en billetterie, comme c’est le cas aujourd’hui ».

Cette démarche s’inscrit dans la vaste transformation numérique en cours à l’ARTM, qui doit culminer en 2027. Ce chantier unifiera à terme différents services de transport et permettra de payer avec un téléphone ou une carte de crédit d’ici 2025 ou 2026. La recharge mobile de la carte OPUS, prévue incessamment dès le début 2024, s’insère également dans ce projet.

Fin août, La Presse révélait que cette transformation coûterait 144 millions, avec un budget pour les imprévus de 18,5 millions, pour un total de 162 millions. L’ARTM évalue que ces investissements rapporteraient 364 millions de retombées d’ici 2035, en plus de faire exploser le nombre de déplacements.

À court terme, la STM vise donc en quelque sorte à se préparer à cette transition, puisque « la validation de l’identité des clients pour l’obtention de certains privilèges sera encore requise avec la transformation numérique que l’ARTM souhaite conduire », avance la porte-parole de la société de transport, Amélie Régis.

D’ici 2025, tout au plus

Selon l’appel d’intérêts, la STM veut mettre cette solution en vigueur d’ici 2025 tout au plus. Elle serait d’abord réservée aux personnes âgées de 65 ans et plus, qui bénéficient depuis juillet dernier de la gratuité dans le transport collectif de la métropole, une promesse phare de l’administration Plante.

Une fois le système numérique en place, un aîné montréalais pourrait alors « faire une demande pour obtenir son titre de transport gratuit en ligne et cette solution de vérification validerait son âge et son adresse afin de valider l’admissibilité », explique encore Mme Régis.

Plusieurs autres catégories d’usagers pourront profiter de la plateforme numérique, mais seulement dans un second temps, dit de son côté l’ARTM.

« Le focus à court terme est pour les personnes de 65 ans et plus, mais il est prévu que cette solution soit ensuite étendue à l’ensemble de la population qui pourrait bénéficier d’une réduction selon leur statut, par exemple les étudiants, les 12-17 ans. Le tout au bénéfice de l’ensemble des usagères et des usagers de la région métropolitaine de Montréal », fait valoir la conseillère aux affaires publiques de l’Autorité régionale, Isabelle Brisson-Urdaneta.

Si tout se passe bien, les autres sociétés de transport du Grand Montréal – la Société de transport de Laval (STL), le Réseau de transport de Longueuil (RTL), exo et même le Réseau express métropolitain (REM) – pourront ensuite profiter de cette initiative à leur tour. On ignore encore le coût estimé du futur logiciel de validation d’identité numérique. Par écrit, la société précise que l’appel de propositions « vise justement à connaître le marché et les coûts d’un tel système ».