Les personnes en situation d’itinérance qui campent depuis des mois sous l’autoroute Ville-Marie, près du centre-ville de Montréal, viennent d’échouer dans leur tentative de retarder encore leur éviction : la Cour d’appel a rejeté leur recours, ce qui ouvre la porte à un démantèlement du campement par le ministère des Transports du Québec (MTQ).

Dans son dernier jugement, rendu le 6 juin, la Cour supérieure avait fixé au 15 juin la date limite pour que les campeurs quittent le site, pour permettre au MTQ d’effectuer des travaux sous le viaduc de l’autoroute. Le juge avait estimé que même si les campeurs n’avaient pas d’endroit permanent où loger, l’urgence de faire avancer le chantier justifiait le démantèlement du campement.

L’éviction avait cependant été suspendue, le temps que la Cour d’appel rende sa décision.

La Clinique juridique itinérante, qui défend la quinzaine de sans-abri vivant dans des tentes à cet endroit, demandait un délai jusqu’au 15 juillet afin de permettre aux organismes œuvrant auprès de campeurs de leur trouver un logement permanent.

Déception

« Nous sommes déçus par le jugement, mais au moins on a pu gagner du temps, ce qui a permis à d’autres campeurs de se trouver un logement », commente le directeur de la Clinique juridique itinérante, MDonald Tremblay.

Jusqu’à maintenant, un des campeurs a été relogé au début du mois, tandis que trois autres ont signé des baux pour des appartements où ils pourront emménager le 1er juillet, grâce au Programme de supplément au loyer (PSL) du gouvernement du Québec, indique MTremblay.

Trois autres sans-abri ont été acceptés pour recevoir le PSL, mais cherchent toujours, avec l’aide d’organismes communautaires, des logements où s’installer, une tâche difficile en période de pénurie.

Pour sept campeurs, les démarches se poursuivent pour obtenir le PSL. Trois autres ont par ailleurs refusé de recevoir de l’aide pour se loger et vont vraisemblablement déménager leurs tentes à un autre endroit.

On ne sait pas encore combien de temps le Ministère va nous donner avant l’éviction. En attendant que des logements soient trouvés, on ne sait pas où [les campeurs] vont aller.

MDonald Tremblay, directeur de la Clinique juridique itinérante

Dans une déclaration envoyée par écrit, le MTQ a indiqué que « la date de démantèlement du campement sera connue sous peu » et qu’il offrira aux occupants d’entreposer temporairement leurs biens.