Les fissures dans la voûte du tunnel entre les stations Berri-UQAM et Saint-Laurent avaient été observées dès le 13 avril « lors d’une inspection de routine », soit 11 jours avant l’interruption de longue durée sur la ligne verte du métro.

C’est ce qu’a avoué mercredi la Société de transport de Montréal (STM), en réponse aux questions de La Presse, en confirmant par courriel « le 13 avril dernier, lors d’une inspection de routine, une fissure a été observée dans la voûte de l’intertunnel entre les stations Berri-UQAM et Saint-Laurent ». L’infiltration d’eau avait aussi été remarquée ce jour-là, soit 11 jours avant l’annonce de l’interruption sur la ligne verte.

Il convient ici de préciser la séquence. D’abord, le 13 avril, la STM dit avoir « communiqué avec la Ville pour demander de couper l’eau à cet endroit afin de [lui] permettre d’assécher la voûte ».

Puis, après quelques jours de « séchage », une évaluation supplémentaire a été effectuée, ce qui « nous a menés aux mesures préventives que nous avons prises, lundi le 24 avril, dont la fermeture temporaire de la ligne verte entre les stations Lionel-Groulx et Frontenac », soutient la porte-parole Justine Lord-Dufour.

La STM ne précise pas exactement pourquoi un délai de 11 jours a été observé entre les premières observations de fissures et les premières informations rendues publiques, aux alentours de 17 h lundi. L’interruption, annoncée en pleine heure de pointe, était pour « permettre à une équipe d’experts en ingénierie de structure d’ausculter, de marteler et d’observer » la dégradation du béton, qui s’est finalement révélée « superficielle », rappelle-t-elle néanmoins.

« Il est bon de rappeler qu’il est normal qu’il y ait des infiltrations d’eau dans tous les types d’installations souterraines, et nous avons tout un système en place pour gérer l’eau dans notre réseau », soutient au passage Mme Lord-Dufour.

Celle-ci rappelle que la Société « fait des inspections en tunnel régulièrement pour observer l’état du béton dans les voûtes des tunnels entre les stations et dans les stations de la STM ». « Nos observations ne nécessitent pas toujours des interventions comme celle réalisée mardi dernier. Lors de doutes, nous poussons nos investigations techniques et c’est ce qui a été fait dans ce cas-ci », maintient-elle.

Flou sur la cause exacte

À ce jour, la STM affirme qu’elle ne connaît pas encore la cause exacte de l’infiltration d’eau observée. Une enquête est toujours en cours. La réouverture de la ligne verte avait été annoncée mardi vers 5 h, près de 12 heures après l’interruption totale entre les stations Frontenac et Lionel-Groulx, un tronçon qui dessert environ 150 000 personnes par jour.

Des travaux d’urgence, tenus dans la nuit de lundi à mardi, ont permis de « faire tomber le béton qui aurait peut-être pu chuter par vibration sur la voie ».

Au cours des prochaines semaines, divers travaux de prévention devront encore avoir lieu au-dessus du tunnel dans les prochaines semaines. Un grillage métallique sera « installé au cours des prochaines nuits pour nous donner le temps d’effectuer des travaux », a indiqué mardi la STM. Des « travaux permanents » seront ensuite entrepris pour reconstruire la voûte à neuf, ce qui devrait prendre plusieurs mois.

Mardi, le président de la STM, Éric Alan Caldwell, avait reconnu qu’il faudra s’attendre à plus de chantiers du genre dans le métro, dont les installations sont de plus en plus vieillissantes. « Il faut faire des travaux majeurs pour nous offrir un autre cycle de vie du métro. Et c’est ce qu’on va faire », a-t-il fait valoir. « Il faut être conscients qu’on a des infrastructures vieillissantes, donc on doit poursuivre nos efforts d’entretien », a aussi convenu la directrice générale Marie-Claude Léonard.