La « découverte macabre » des restes d’une baleine noire de l’Atlantique Nord, en danger critique d’extinction, est un autre coup dur porté à l’espèce, selon un groupe mondial de défense de l’environnement.

La directrice de la campagne Oceana, Kim Elmslie, a déclaré que l’organisation avait été informée mardi que la queue d’une baleine noire adulte et une partie du bas de son corps avaient été repérées plus tôt ce mois-ci au large de la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

Les restes n’ont pas encore été récupérés et aucune cause de décès n’a été déterminée.

Mme Elmslie a indiqué en entrevue mercredi qu’il s’agissait « d’une autre perte dévastatrice pour l’espèce », ajoutant qu’au moins cinq décès de baleines noires de l’Atlantique Nord avaient été signalés l’hiver dernier.

Oceana affirme que les restes de la baleine noire ont été documentés avec des photos prises par une équipe de surveillance aérienne de Transports Canada à 140 kilomètres au large des côtes du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse. Le ministère n’était pas disponible pour commenter mercredi.

Le groupe espère que les restes de la baleine seront récupérés pour que des scientifiques déterminent la cause de son décès. De son côté, Mme Elmslie est inquiète, car elle s’est fait dire « qu’il y a eu beaucoup de prédations de la part des requins ».

Également ce mois-ci, une baleine noire de l’Atlantique Nord a été aperçue empêtrée dans des engins de pêche dans le golfe du Saint-Laurent, au nord-est de la péninsule acadienne du Nouveau-Brunswick, ce qui constituait la première observation d’une baleine noire dans les eaux canadiennes cette saison. Le ministère fédéral des Pêches a déclaré que la femelle, connue sous le nom de Shelagh, avait été vue le 13 mai en train de traîner un équipement qui semblait pris dans sa bouche.

« Malheureusement, ils ne l’ont pas revue […] Nous n’avons rien entendu depuis qu’elle a été vue avec l’équipement dans la bouche », a déclaré Mme Elmslie.

Elle a affirmé que l’enchevêtrement de Shelagh était considéré comme grave. Il est donc peu probable que l’animal puisse le retirer sans aide. La perte d’une femelle serait dévastatrice pour l’espèce, a-t-elle dit.

Il n’est pas possible de connaître le sexe de la baleine à partir des restes repérés au large des côtes de la Nouvelle-Écosse, a ajouté Mme Elmslie.

La baleine noire de l’Atlantique Nord est l’une des espèces de grandes baleines les plus menacées au monde. La National Oceanic and Atmospheric Administration des États-Unis affirme qu’il reste environ 360 baleines de ce type. L’agence fédérale estime que 85 % des baleines noires ont été empêtrées au moins une fois dans des engins de pêche.

En octobre dernier, le Consortium des baleines noires de l’Atlantique Nord a signalé que la population semblait se stabiliser après des années de déclin. Mais l’équipe internationale de scientifiques marins a également déclaré que les données montraient que le nombre de blessures d’origine humaine continuait d’augmenter.