Le monde a produit en 2022 62 millions de tonnes de déchets électroniques, soit l’équivalent de 7,8 kg par être humain vivant sur Terre. Une crise qui ne fera que s’empirer au fur et à mesure que le monde extraira davantage de ressources pour produire encore plus de biens de consommation.

2,3 millions de tonnes de plus chaque année

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Qu’y a-t-il dans les déchets électroniques ?

Entre 2010 et 2022, la quantité de déchets électroniques a augmenté de 2,3 millions de tonnes par année dans le monde, passant de 34 millions de tonnes à 62 millions de tonnes en seulement 12 ans. La moitié de ces déchets est constituée de métaux. « Le monde connaît une électronisation importante, y compris une transformation numérique, avec des technologies qui modifient profondément notre façon de vivre, de travailler, d’apprendre, de socialiser et de faire des affaires », signale d’entrée de jeu le rapport Global E-waste Monitor 2024 produit par l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche et l’Union internationale des télécommunications.

Des déchets petits et gros

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Petits et gros déchets

Les déchets électroniques regroupent une vaste gamme de produits, comme des téléphones portables, des tablettes, des appareils électroménagers, des téléviseurs, des écrans d’ordinateur ou des panneaux photovoltaïques. La cigarette électronique, de plus en plus populaire, entre dans cette catégorie. Le rapport indique que le marché de la cigarette électronique était évalué à 22 milliards de dollars américains en 2022 et devrait augmenter de 31 % par année d’ici 2030. Il s’est vendu 844 millions de vapoteuses en 2022, dont le poids moyen est de 50 grammes, batterie comprise. On observe une quantité grandissante de cigarettes électroniques parmi les déchets répertoriés par le Global E-waste Monitor.

Un recyclage déficient

PHOTO MARTIN LEBLANC, ARCHIVES LA PRESSE

Déchets électroniques dans un dépotoir du Ghana, en avril 2016

Le taux de recyclage de ces déchets ne suit malheureusement pas la même courbe de croissance que celle de la production, précise le rapport dévoilé mercredi. Moins du quart (22,3 %) des déchets électroniques générés en 2022 ont été correctement recyclés, et on prévoit que cette proportion pourrait diminuer à 20 % d’ici 2030. La production de ces déchets a augmenté cinq fois plus rapidement que les capacités de recyclage, ce qui accentue le problème au fil des ans. Une grande partie de ces déchets électroniques se retrouvent dans des pays pauvres et finissent à la casse, faute de fonctionner correctement.

Les plus riches produisent plus de déchets

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Qui produit le plus de déchets ?

« Il existe un lien entre le pouvoir d’achat par habitant d’une région et la quantité de déchets électroniques qu’elle génère. En général, les régions à revenu élevé ont tendance à générer plus de déchets électroniques, car elles consomment plus de biens », indique le rapport. Un Européen, par exemple, génère en moyenne sept fois plus de déchets qu’un Africain. Le rapport signale que la quantité de déchets électroniques a triplé entre 2000 et 2019 au Canada et devrait totaliser 1,2 million de tonnes en 2030.

L’extraction des ressources ne s’arrête pas

PHOTO BRENT LEWIN, ARCHIVES BLOOMBERG

Une excavatrice chargeant du minerai brut dans un camion-benne à la mine de cuivre et d’or d’Oyou Tolgoï, en Mongolie

On estime à 91 milliards de dollars la valeur des métaux se trouvant dans les déchets électroniques ; or la valeur des métaux recyclés en 2022 ne dépasse pas 28 milliards de dollars. Le cuivre, l’or et le fer sont parmi ceux qui peuvent être recyclés le plus facilement, ce qui permettrait de diminuer la pression pour l’extraction de ces ressources. Rappelons que selon un récent rapport de l’ONU, on estime que l’extraction des ressources planétaires augmentera de 60 % d’ici 2060, ce qui entraînera une hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) et une dégradation de la biodiversité dans plusieurs régions du monde.

Lisez le rapport de l’ONU (en anglais)