Le gouvernement du Québec octroie 144,1 millions de dollars à Conservation de la nature Canada (CNC) afin de bonifier le réseau d’aires protégées privées dans le sud du Québec, selon ce qu’a appris La Presse Canadienne.

Cet « investissement sans précédent » selon le ministère de l’Environnement vise à protéger des corridors de connectivité écologique dans 11 régions du Québec.

La connectivité écologique fait référence à la migration et au mouvement sans entrave des animaux et des végétaux à travers leur environnement.

« C’est une entente historique, il n’y a jamais eu un aussi gros montant donné à un organisme de conservation, donc on est vraiment honoré de la confiance du gouvernement », a indiqué la vice-présidente pour le Québec de CNC, Claire Ducharme, en ajoutant que son organisation partagera la subvention avec d’autres organismes de conservation.

Elle a confié que « la joie arrive avec un petit vertige », car l’entente prévoit que chaque dollar investi par Québec doit être doublé par des investissements.

« Ça arrive avec un défi de levée de fonds et de philanthropie où on doit trouver plein de partenaires », a-t-elle souligné.

L’entente vise à accélérer la conservation de la biodiversité dans le sud du Québec, de « l’Outaouais jusqu’à la Gaspésie », a indiqué Claire Ducharme.

« Pour donner un exemple concret, on va travailler notamment sur le corridor entre le parc national de Plaisance et le parc national du Mont-Tremblant, c’est un corridor où on a déjà un bon noyau de préserver et on va essayer de connecter des aires protégées déjà existantes. »

L’initiative sert à faire l’acquisition de nouveaux terrains pour les protéger.

« On a beaucoup de dons écologiques » et « dans d’autres cas, on achète à la juste valeur marchande évidemment », a précisé Claire Ducharme.

Quatre volets

Le financement provient du budget de 444 millions de dollars prévu sur cinq ans pour la mise en œuvre du futur Plan Nature 2030, annoncé par le gouvernement en vue d’atteindre les cibles du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal, dont l’objectif est de protéger 30 % du territoire d’ici 2030.

La subvention à CNC s’échelonne sur cinq ans et le nouveau programme de conservation se décline en quatre volets :

Plus de 100 millions seront destinés à « soutenir financièrement des projets visant la création d’aires protégées et la conservation de milieux naturels d’intérêt, notamment par l’acquisition de terrains privés ».

Près de 9 millions seront voués à « des projets d’acquisition de connaissances ou de sensibilisation à l’égard de milieux naturels d’intérêt, et ce, en vue d’une acquisition éventuelle à des fins de conservation ».

Également, 870 000 $ seront consacrés à l’aide et l’accompagnement de propriétaires de terres qui souhaiteraient transformer leur terrain en réserve naturelle et 34 millions seront utilisés pour l’intendance et la gestion des partenariats.

Selon le ministère de l’Environnement, depuis 2020, le Projet de partenariat pour les milieux naturels (PPMN), dans lequel le gouvernement a investi plus de 53 millions de dollars, a permis de soutenir une centaine de projets d’acquisition de terres vouées à la conservation.