Un camion de pompier entièrement électrique et complètement repensé est de passage au Québec, cette semaine. L’autopompe électrique Revolutionary Technology (RTX) s’est arrêtée chez le concessionnaire spécialisé Aréo-Feu, à Saint-Hubert, pour démontrer ses atouts aux services d’incendie de la province. La Presse est montée à bord.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Sa cabine spacieuse, dont l’air est décontaminé, peut servir de salle de réunion et ainsi éviter le déplacement d’un second véhicule servant de poste de commandement, dans certains cas. Le moteur électrique, beaucoup moins bruyant, permet aux occupants de converser sans avoir à élever la voix lorsque le véhicule est en mouvement, observe Éric Chagnon, lui-même pompier à temps partiel. « C’est un peu déstabilisant, il n’y a presque pas de bruit ! »

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Tous les appareils du camion fonctionnent à l’électricité, y compris la pompe, contrôlée électroniquement. Elle peut même être manipulée à distance avec une tablette. « Le pompier qui est au bout de la lance ne voit aucune différence », assure Éric Chagnon. L’autopompe dispose d’un réservoir de 500 gallons, soit près de 2000 litres, et pèse 18,1 tonnes.

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Alimenté par deux batteries de 132 kilowattheures, le véhicule est tout de même doté d’une génératrice pour éviter de tomber en panne. Mais elle est rarement nécessaire, montre l’expérience des pompiers de Los Angeles, aux États-Unis, qui utilisent un RTX depuis septembre : en 912 heures d’exploitation, la génératrice n’a fonctionné que 16 heures, utilisant 83 litres de carburant. L’économie s’élève à 13 530 $ CAN, a calculé le service d’incendie de la Ville.

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Le RTX de Rosenbauer est un véhicule d’« inspiration européenne, mais adapté au marché nord-américain », estime Éric Chagnon. Le véhicule est moins large qu’un véhicule conventionnel, avec 2,34 m contre 2,54, mais il peut transporter autant de matériel. Avec quatre roues directionnelles, il peut aussi se faufiler dans des espaces clos ou dans la circulation, ayant un rayon de braquage de 14,5 m.

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Au Canada, seule la Ville de Vancouver possède un tel véhicule : elle l’a reçu au début du mois et le mettra en service sous peu. Victoria et Brampton en ont également commandé un. Une trentaine de services d’incendie en ont fait l’essai durant la semaine aux installations d’Aréo-Feu, qui est le concessionnaire Rosenbauer pour le Québec et le Nouveau-Brunswick.

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« L’engouement est au-delà de nos attentes », confie le directeur général d’Aréo-Feu, Daniel Renaud. Les gens arrivent avec certaines appréhensions, reconnaît-il, mais repartent « convaincus que c’est l’avenir ». Le défi reste ensuite de convaincre les administrations de payer plus cher à l’achat que pour un véhicule conventionnel, mais qui engendrera des économies à long terme et réduira leur empreinte carbone, dit-il, estimant que « les villes et les institutions sont dans cette réflexion-là ».

(Saint-Hubert) Le poids du camion est de 18,1 tonnes plutôt que 2,3 tonnes, tel qu’indiqué dans une version précédente de ce texte. Nos excuses.