Le souvenir de l'attentat au Métropolis et des méfaits récents ont fait en sorte que le Service de police de la Ville de Montréal est en contact particulièrement étroit avec les candidats à la mairie. Il a même énoncé des directives spéciales.

Entre autres choses, explique Yves Dupré, directeur des communications pour Denis Coderre, le SPVM a donné pour consigne «de garder secret au moins jusqu'à samedi [aujourd'hui] l'endroit où M. Coderre attendra les résultats».

Les médias n'ont de fait pas été mis au courant de cette information. «Et même demain [aujourd'hui], il n'est pas sûr que ce sera révélé. C'est le SPVM qui va nous donner le feu vert ou pas», signale M. Dupré.

Pourquoi tant de précautions de la part des policiers? «À cause de ce qui est arrivé au Métropolis, évidemment», a répondu M. Dupré.

Fait à noter, quand Denis Coderre a finalement annoncé qu'il se portait candidat, des manifestants sont allés le chahuter, perturbant sa conférence de presse. Dans la semaine qui a suivi, les médias n'ont plus été prévenus des sorties de Denis Coderre.

Denis Coderre fait-il l'objet d'une attention particulière de la part de la police?

Catherine Maurice, attachée de presse de Richard Bergeron, signale pour sa part que son équipe a aussi été contactée par le SPVM et que tout ce qui a trait à la sécurité «est pris très au sérieux». «Nous avons des numéros de téléphone d'urgence des policiers et les policiers ont les nôtres.»

Les policiers n'ont pas précisé que l'accroissement des mesures de sécurité était lié à l'attentat du Métropolis, «mais c'était implicite. Les policiers se montrent particulièrement vigilants».

Au surplus, le thème de la campagne - la corruption - dicte une vigilance accrue, croit Mme Maurice.

«Déjà, en 2009, il y avait une nervosité particulière et plusieurs candidats avaient demandé une protection policière», poursuit Mme Maurice.

On se souviendra qu'en mai 2009, Richard Bergeron avait porté plainte à la Sûreté du Québec sur le contrat de 356 millions des compteurs d'eau, plainte qui touchait notamment Antonio Accurso et Frank Catania.

Dans le camp de Mélanie Joly, son porte-parole Frédéric Lepage signale que le SPVM a contacté l'organisation dès l'annonce de sa candidature cet été.

De son côté, Ian Lafrenière, responsable des communications au SPVM, confirme que «des directives ont été données à tous les partis» et que son corps de police «sera aux aguets» parce que les derniers jours ont été marqués, dit-il, par certains méfaits et certaines manifestations.

A-t-on dit à l'équipe de Denis Coderre de taire le lieu où il attendra les résultats? «On ne l'a sûrement pas interdit, mais on a très bien pu suggérer de garder le lieu [secret] le plus longtemps possible, parce que dès que c'est révélé, c'est sûr que ça change la donne du point de vue de la sécurité».

M. Lafrenière soutient cependant que la sécurité assurée par le SPVM n'aura rien d'inhabituel demain.