Des députés fédéraux pourraient bientôt voir leurs vacances écourtées: le NPD entend rappeler le Comité des transports, de l'infrastructure et des collectivités pour qu'il entreprenne une étude des normes de sécurité qui régissent le secteur ferroviaire.

Lundi, la députée néo-démocrate Olivia Chow a fait signer une lettre par quatre de ses collègues du NPD qui siègent à ce comité pour demander au président de convoquer les autres membres dans les prochaines semaines.

Celle qui est la porte-parole de l'opposition officielle en matière de transport voudrait ainsi que les membres du comité se réunissent au parlement dans les prochaines semaines pour s'entendre sur un ordre du jour et une liste de témoins. Elle voudrait aussi qu'ils se rendent éventuellement à Lac-Mégantic pour mieux évaluer l'ampleur du problème.

Plusieurs détails restent cependant à définir, alors que Larry Miller, le président de ce comité, devait rester à l'extérieur du pays jusqu'à jeudi soir.

Retrouver la confiance dans le transport ferroviaire

Le NPD juge qu'une série de mesures de sécurité devraient déjà être en vigueur, dont des systèmes de freinage automatique, le retrait graduel des wagons DOT-111 ou l'interdiction «immédiate» de la présence d'un seul mécanicien à bord du train. Certaines de ces mesures sont réclamées depuis un certain temps par des organismes comme le Bureau de la sécurité des transports, sans succès.

«Il y a des questions auxquelles nous devons répondre et nous devons restaurer la confiance dans le transport ferroviaire, pas juste au Québec, mais partout au Canada», a affirmé Mme Chow.

Une enquête publique?

Mercredi, le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, a lui aussi exhorté les parlementaires d'Ottawa à réunir un comité parlementaire d'urgence pour examiner les règles en place. 

Des organismes comme le syndicat des Teamsters croient qu'un exercice plus large sera également nécessaire. «Il est grand temps que le gouvernement canadien prenne les devants et instaure une commission royale d'enquête ou un groupe de travail», estime François Laporte, assistant du président national. Le directeur québécois du syndicat des Métallos, Daniel Roy, souhaite pour sa part une supervision accrue de l'industrie par Transports Canada.

«La moindre des choses, c'est qu'on épluche ce dossier-là comme il faut et qu'on resserre les règles.»

De telles commissions d'enquête avaient d'ailleurs été créées à la suite d'autres catastrophes ferroviaires importantes dans le passé - Mississauga en 1979 et Hinton en 1986, entre autres - dans le but d'examiner la possibilité d'améliorer les règles en place.

Au gouvernement fédéral, on affirme qu'il est encore trop tôt pour se prononcer sur la voie à suivre à cet égard.