(Québec) Le premier ministre François Legault demande la « collaboration » des parents afin de « limiter » le temps d’écran des jeunes.

En mêlée de presse à l’Assemblée nationale mardi, M. Legault a refusé de dire s’il allait légiférer pour réduire l’exposition des jeunes aux écrans, préférant plutôt parler du rôle des parents.

« Le vrai défi, c’est ce qui se passe à la maison, a-t-il déclaré. Il faut aussi avoir la collaboration des parents pour que le temps d’écran soit limité. »

La veille, à Montréal, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, n’avait pourtant pas exclu de légiférer sur l’utilisation des écrans pour les jeunes et les familles.

M. Carmant a fait savoir que le gouvernement entamera bientôt sa réflexion pour la deuxième Stratégie québécoise sur l’utilisation des écrans et la santé des jeunes.

« On veut une version qui est très adaptée à la réalité québécoise, a-t-il affirmé. Je vous le dis d’emblée, rien n’est exclu. S’il faut légiférer, on légiférera. »

Il n’a pas donné plus de détails sur une possible loi, mais a souligné que « tout est une question d’équilibre entre sensibiliser la population et bien développer la compétence numérique des jeunes ».

Mardi, M. Legault a reconnu que la surexposition des jeunes aux écrans, « c’est un problème, c’est un problème partout dans le monde ».

Il a rappelé que son gouvernement a déjà banni l’utilisation des téléphones cellulaires en classe, sauf exceptions, et interdit les écrans dans les garderies pour les enfants âgés de moins de deux ans.

Le gouvernement Legault a aussi tenu une consultation sur l’usage des écrans et la santé des jeunes pendant son premier mandat.

Certes, M. Carmant a indiqué que cet enjeu fera partie des discussions au prochain conseil général de la Coalition avenir Québec (CAQ) en mai. « Il faut garder toutes les portes ouvertes », a-t-il déclaré en mêlée de presse, mardi.

Le 28 mars dernier, la CAQ a rejeté une motion du Parti québécois (PQ) concernant la surexposition des jeunes aux écrans.

Les troupes de Paul St-Pierre Plamondon invitaient notamment les députés à prendre connaissance d’une nouvelle étude australienne qui confirme l’effet nocif des écrans sur le développement des enfants en bas âge.

La surexposition aux écrans a une incidence démontrée sur le développement des capacités cognitives, sur la santé, notamment les troubles de la vue, et sur les troubles de l’attention et du comportement des jeunes, affirmait la motion du PQ.