Plusieurs lecteurs de La Presse rapportent avoir été la cible de propos violents, de tentatives de fraude ou simplement d’avoir reçu de mauvais services en raison de l’explosion du nombre de taxis « illégaux » observée ces derniers mois à l’aéroport Montréal-Trudeau, comme nous l’avons rapporté jeudi.

Fraude par carte de crédit

En 2016, je suis revenue fatiguée d’un vol. J’ai pris un taxi sans trop regarder et le chauffeur a été charmant, attentif. Je me sentais même très bien avec lui, après cette journée interminable. En arrivant chez moi, il me demande de payer avec ma carte de crédit pour qu’il puisse avoir un reçu. Ça me semblait raisonnable, et mes sens n’étaient pas aiguisés. Bref, deux jours plus tard, Desjardins m’a appelée pour signaler une fraude, 200 $ de retrait en argent. Je suis allée au Bureau du taxi deux fois : une fois pour raconter en détail mon histoire, une autre fois pour tenter d’identifier le chauffeur sur une série de photos. Je n’ai pas eu de suivi.

— Anne-Marie Sylvestre

Le double du prix

Au retour d’un voyage dans le Sud en décembre dernier, un supposé chauffeur de taxi m’a sollicité à ma sortie alors que je me dirigeais vers la zone taxi. Il m’a prié de le suivre, car son véhicule était garé tout près. Quelques minutes après le départ, ma conjointe m’a fait remarquer qu’il n’avait pas démarré son compteur. Nous étions sur la 520 Est en direction de Rosemont. Et quand je lui ai dit que son compteur n’était pas activé, il m’a répondu que la course coûterait 85 $. Normalement, ça coûte environ 45 à 50 $. Dimanche dernier, toujours en soirée, j’ai vu le même stratagème.

— Jocelyn Leblanc

Propos violents

Nous avons vécu une expérience très désagréable il y a quelques années lors de notre arrivée à l’aéroport. Comme notre voiture était stationnée à un hôtel près de l’aéroport, nous avons pris un taxi pour faire le trajet. Le chauffeur était fâché de devoir faire une course trop près. Il a été vraiment d’une grossièreté incroyable, sa voiture était sale, les sièges sentaient mauvais, bref, un vrai dépotoir. Arrivé à destination, le chauffeur ne voulait pas nous donner nos valises parce que nous ne voulions pas le payer en argent comptant. Mon mari est entré dans l’hôtel pour avoir du renfort et à la suite d’une violente discussion, nous avons réussi à avoir nos bagages et à le payer par carte de crédit. J’ai écrit à ADM pour les informer de cette situation.

— D. Veillette

Mauvaise route, mauvaise conduite

Le 14 décembre dernier, nous arrivions de Varadero vers 1 h du matin. Un chauffeur clandestin a pris en vitesse les deux bagages de mon mari et une fois rendus dehors, un employé d’ADM a crié au chauffeur de s’en aller, mais nos valises étaient dans sa voiture et nous sommes montés à l’intérieur. Le chauffeur parlait à peine français, il a pris une mauvaise route vers l’est pour se rendre à Laval. Il conduisait mal et a failli foncer dans un muret de ciment à la sortie de l’autoroute 15 alors que nous lui avions dit de prendre la 13. Nous avons eu peur et cette course nous a coûté 20 $ de plus que celle de l’aller de chez nous à Sainte-Rose.

— Madeleine Sarrazin

Des employés agacés

Je suis un employé d’Air Canada et je travaille directement à l’aéroport. J’ai été moi-même sollicité à plusieurs reprises à la fin de mon quart de travail par des individus m’offrant un service de taxi. Ils sont harcelants, presque intimidants et lorsque je leur fais remarquer qu’il n’ont pas d’affaire à l’aéroport, l’agressivité monte davantage. Je passe pour un passager ordinaire, car j’enlève mon uniforme de travail avant de partir. Ma seule défense est de leur présenter ma carte d’employé d’aéroport afin de les faire déguerpir !

— Benoit Labonté

Sentiment de danger

En septembre, on cherchait à se diriger vers l’endroit où sont les taxis de Montréal. Un homme est entré par les portes tournantes et nous a accostés, mon conjoint et moi. « Vous cherchez un taxi ? Venez. » Je réponds oui, mais je suis surprise, car habituellement, il n’y a pas de sollicitation. En approchant de son véhicule, je lui demande : « Est-ce que vous êtes un taxi ? » Je soupçonnais un chauffeur d’Uber ou une escroquerie. Pour me rassurer, il a sorti une affaire que les taxis mettent sur leur toit. Mais je n’ai pas eu le temps de regarder. Je cherche son permis de taxi, mais je ne le vois pas. De toute façon, il est trop tard et nous sommes en route. Je lui dis de ralentir. La course s’est bien passée et nous sommes arrivés à destination. Mais je me suis toujours sentie un peu en danger. Après réflexion, je me suis demandé : et s’il était arrivé un grave accident ?

— Ginette Beaudoin

Un bagage en moins

Le 18 février dernier, je me suis fait voler un bagage dans un taxi. Nous étions quatre à prendre le même taxi. À notre arrivée à mon véhicule, le chauffeur m’a remis les bagages. Dans la tourmente de faire ça rapidement, parce que nous étions encore habillés en vacanciers et qu’ici c’était encore l’hiver, je me suis rendu compte seulement chez moi qu’il me manquait un bagage. J’ai tenté à plusieurs reprises de retrouver mon bagage, en appelant Aéroports de Montréal (ADM) et en faisant une plainte écrite à l’aéroport. Tout ça, sans succès. J’ai même tenté avec l’aide du SPVM de faire localiser mon cellulaire qui faisait partie du vol et de faire sortir des vidéos de caméras à l’aéroport. On m’a finalement répondu qu’ils font ça seulement quand la vie d’une personne est en danger.

— Sylvain Labonté

Chauffeurs harcelants

Les chauffeurs illégaux sont vraiment agressifs à l’aéroport Trudeau. Mes pires expériences sont sur les vols qui arrivent en soirée. Ils commencent à te harceler à la sortie des carrousels à bagages et vont te suivre jusqu’à la file des taxis. Dans mon expérience, ils sont surtout plus harcelants lors des périodes où les Uber ne sont pas disponibles ou en surcharge de prix. J’ai signalé leur présence à quelques reprises aux agents de sécurité et au personnel qui effectue l’assignation des taxis aux passagers. Chaque fois, leur réponse a été la même : on est au courant, et on n’a pas de personnel, donc on ne peut rien faire.

— Maxime Rouleau

Lisez la chronique « Taxis “illégaux” à l’aéroport : à Montréal comme au Far West »