L’ancien membre du Front de libération du Québec (FLQ), Jacques Cossette-Trudel, a succombé à une maladie. L’homme de 76 ans était connu pour sa participation à l’enlèvement d’un diplomate britannique, à l’aube de la crise d’Octobre.

C’est ce qu’ont rapporté divers médias au courant de la journée de mercredi. Avec sa conjointe Louise Lanctôt, M. Cossette-Trudel avait été condamné au début des années 80 pour avoir enlevé et séquestré James Richard Cross, un diplomate britannique kidnappé par le FLQ presque au même moment que Pierre Laporte, le vice-premier ministre du Québec qui est mort dans la foulée.

Né en février 1947 dans la ville de Shawinigan, le défunt s’était installé dans le secteur de Ville Mont-Royal à l’âge de 12 ans seulement. Au cours de ses études, il s’était beaucoup impliqué comme militant, notamment au Cégep de Maisonneuve et au Syndicat des étudiants du secondaire.

C’est au courant de l’automne 1969 qu’il s’était joint au FLQ, avant de participer à l’enlèvement de James Richard Cross en octobre 1970. Il s’était par la suite exilé du Québec pendant de nombreuses années, notamment à Cuba et en France pendant un total de huit ans, avant de revenir au Québec pour y être jugé.

À son retour dans la province, en 1978, les autorités policières avaient alors arrêté M. Cossette-Trudel. Ce dernier avait alors plaidé coupable à des accusations de séquestration, de complot et d’enlèvement, notamment. Il fut finalement condamné à deux ans de pénitencier, moins un jour, avec des conditions de libération serrées de trois ans supplémentaires.

Une fois sorti de prison, l’homme avait entamé une nouvelle carrière, cette fois dans le monde des communications. Il a surtout œuvré dans le milieu de la santé, notamment au sein de CLSC et de l’Agence de la santé et des services sociaux du Montréal métropolitain.

On se souviendra aussi de Jacques Cossette-Trudel pour la réalisation et l’écriture de la série documentaire « Une révolution tranquille, une histoire populaire du Québec », diffusée sur les ondes de Télé-Québec. Il a d’ailleurs été sélectionné aux prix Gémeaux pour son travail, au début des années 2000.

Plus récemment, en 2020, Jacques Cossette-Trudel était revenu sur l’enlèvement de James Richard Cross dans une entrevue accordée au journaliste Marc Laurendeau de Radio-Canada, dans le cadre du balado Pour l’avoir vécu. Il avait alors rapporté que l’ex-felquiste Paul Rose lui avait proposé de tuer James Cross, des allégations qui ont ensuite été démenties par l’ex-felquiste Louise Verreault.

L’ancien felquiste laisse aujourd’hui dans le deuil ses deux enfants, Marie-Ange Cossette-Trudel et Alexis Cossette-Trudel, l’une des figures de proue du mouvement antimasque reconnu pour ses positions complotistes, aussi adepte du mouvement d’idéologie d’extrême droite QAnon.

En octobre 2020, alors que le Québec était en pleine crise sanitaire, Marie-Ange Cossette-Trudel avait d’ailleurs signé un témoignage dans les pages de La Presse, en affirmant notamment que « ma famille est scrutée de toute part depuis des lustres, mais encore plus ces derniers temps ». « Une grande famille pleine de contradictions comme bien d’autres, à la seule différence que la mienne s’inscrit dans la trame narrative collective, jusqu’aux manuels scolaires », avait-elle écrit.

Lisez le témoignage de Marie-Ange Cossette-Trudel