Un ancien complice de l’ex-tueur à gages Frédérick Silva, qui aurait fabriqué des silencieux et des armes, et chez qui les policiers ont trouvé des éléments de preuve partout dans la maison, a été condamné à sept ans d’emprisonnement, lundi à Montréal.
Dans les faits, toutefois, cette peine n’a pas d’impact direct pour Giovanni Presta, car elle est concurrente à une peine à vie, sans admissibilité à une libération conditionnelle avant 25 ans, qu’il purge depuis décembre, après avoir été reconnu coupable du meurtre de Sébastien Beauchamp, commis en 2018.
Le jour où Frédérick Silva a été arrêté, après deux ans de cavale, en février 2019, les enquêteurs de la Division du crime organisé du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont fait une perquisition chez Presta, à Terrebonne.
Ils ont trouvé des carcasses d’armes à feu, des chargeurs, des crosses, des canons, des silencieux usinés, une imprimante 3D, des documents servant à la fabrication d’armes à feu et de silencieux, des armes prohibées et des munitions, tout cela disséminé dans la maison.
Ils ont découvert cet arsenal en pièces détachées ou non sous un coussin sur la banquette en bois de la terrasse arrière, sur le réfrigérateur et dans une armoire près de la cuisinière dans la cuisine, et un peu partout dans le bureau, la salle de rangement, le débarras et la salle de bains du sous-sol.
Dans cette dernière pièce, dans un trou dans le mur caché par une armoire-pharmacie maintes fois dévissée et fixée, les policiers ont notamment mis la main sur cinq pistolets fonctionnels, dont certains étaient chargés, une arme semi-automatique dont le numéro de série avait été effacé, des chargeurs, un silencieux, un canon et des munitions.
Un arsenal derrière une armoire
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En fouillant la maison, les enquêteurs ont remarqué que la pharmacie de la salle de bains n’était pas bien fixée au mur. Ils ont découvert ceci en la dévissant.
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Ces armes à feu étaient disposées ainsi lorsque les policiers ont découvert l’ouverture dans le mur de la salle de bains.
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L’arme semi-automatique trouvée dans le mur
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Un pistolet avec silencieux découvert dans la même cachette
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Giovanni Presta a admis avoir fabriqué des silencieux.
Les limiers ont également découvert plusieurs armes de chasse dans un casier au sous-sol, mais celles-ci étaient toutes légales.
Un poing américain a également été trouvé dans un plafond.
Procès évité
Presta faisait face à huit chefs d’accusation mais il a reconnu les faits (nolo contendere) pour cinq d’entre eux dont possession d’armes à feu prohibées ou à autorisation restreinte sans être titulaire d’un permis, et fabrication d’armes à feu et de dispositifs prohibés.

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Giovanni Presta
Presta n’a pas plaidé coupable pour conserver son droit d’appel dans la cause du meurtre de Sébastien Beauchamp.
Les autres chefs auxquels il faisait face ont été abandonnés, tout comme ceux qui avaient été déposés contre sa conjointe.
La poursuite, représentée par Me Nathalie Kléber, et la défense, assurée par Me Dominique Shoofey, ont fait valoir que cette suggestion commune permet notamment d’éviter la tenue d’un procès au cours duquel 20 témoins auraient été entendus et une cinquantaine de pièces déposées.
Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.