Choqués par la mort d’une élève sur le chemin de l’école et des blessures importantes infligées à une brigadière scolaire, des parents et des groupes militant pour la mobilité active invitent la population du Québec à manifester devant les écoles de la province au matin du 24 janvier pour mettre fin à l’insécurité routière en zone scolaire.

Les parents sont invités à apporter des cloches ou des casseroles afin de « sonner la fin de la récréation aux élus » qui tardent à sécuriser les lieux pour les enfants, a fait savoir mardi le collectif Pas une mort de plus.

Kassandre Chéry Théodat, présidente du conseil d’établissement de l’école La Visitation, où une brigadière a été violemment happée par une automobiliste la semaine dernière, dit qu’elle ira manifester pour que des changements aient lieu dès maintenant.

La responsable du transport et de la mobilité au comité exécutif, Sophie Mauzerolle, dit qu’il faut « augmenter la cadence » de la sécurisation. « Non, il ne faut pas tout simplement augmenter la cadence, il faut agir maintenant, aujourd’hui. »

En décembre dernier, la petite Mariia Legenkovska a perdu la vie à Montréal en marchant vers son école, note le collectif collectif Pas une mort de plus.

« Aucun aménagement sécuritaire n’avait été mis en place alors que les parents du quartier en réclamaient depuis longtemps. Il est possible d’éviter qu’une telle chose se reproduise ailleurs au Québec en 2023 : nous réclamons sans tarder des aménagements sécuritaires en zones scolaires inscrits dans une stratégie gouvernementale en sécurité routière », note le collectif, qui veut interpeller le premier ministre François Legault, la ministre des Transports Geneviève Guilbault, de même que le ministre de l’Éducation Bernard Drainville et le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel.

Parmi les demandes, le collectif Pas une mort de plus note qu’il est primordial d’apaiser la circulation motorisée dans les zones scolaires, notamment au moyen de bollards, de sens uniques, de pistes cyclables pour permettre aux enfants de tous âges de rejoindre l’école en sécurité ou des rues réservées aux enfants et temporairement interdites à la circulation motorisée (rues-écoles).

Le groupe invite les parents à se tenir devant chaque école avant la première cloche du matin. « Invitez vos élus locaux à faire le chemin de l’école avec vous pour qu’ils constatent l’urgence de la situation et mettent en place des solutions adaptées à votre réalité locale », note-t-il.

Des dizaines d’écoles à travers le Québec, notamment à Montréal, Québec, Granby et Sherbrooke, comptent participer à la manifestation, a fait savoir le collectif Pas une mort de plus.

Mme Chéry Théodat note que la brigadière était hospitalisée aux dernières nouvelles, et avait subi de graves blessures qui ne mettaient toutefois pas sa vie en danger. Employée de la Ville depuis un an, la brigadière en était à sa première journée de travail à l’angle de l’avenue Papineau et de la rue Prieur lorsqu’elle a été heurtée mardi dernier.

« C’est un endroit super dangereux, les parents ont peur pour la sécurité de leurs enfants et il faut agir maintenant », dit Mme Chéry Théodat.

Le 13 décembre dernier, la petite Mariia Legenkovska, une écolière de 7 ans qui se rendait à l’école primaire Jean-Baptiste-Meilleur accompagnée de son grand frère et de sa grande sœur a été happée à mort par un conducteur qui pilotait son VUS dans une rue résidentielle étroite de Ville-Marie, à Montréal, causant la consternation au Québec.

Des études de l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) aux États-Unis ont démontré que les VUS ont des angles morts plus importants que ceux d’une voiture plus petite, ce qui peut empêcher le conducteur de voir un enfant piéton, par exemple. Aussi, en cas de collision, le profil surélevé des VUS atteint les piétons au niveau des organes vitaux, et non au niveau des jambes, comme le ferait une voiture. Une collision devient alors plus rapidement mortelle.